Malgré ce qui peut parfois agacer dans les rapports avec la bureaucratie, un fait demeure : la fonction publique reste absolument essentielle, non seulement pour le bon fonctionnement des organisations de la sphère publique (santé, éducation, etc.), mais plus largement pour soutenir l’action publique, avec impartialité et équité, dans tous les aspects de la sphère privée où l’intérêt général exige une intervention. Elle est là pour concevoir et voir au respect des normes et des programmes qui contribuent à réguler et humaniser la société et à la rendre plus juste. Avant la Révolution tranquille, qui a permis d’ouvrir un vaste chantier en faveur de sa professionnalisation, la fonction publique était profondément marquée par les pratiques de clientélisme, de patronage et de corruption. Malheureusement, le Parti de Jean Lesage, qui avait porté cette révolution au début des années 1960, a tourné le dos à ses propres réalisations. Sous les gouvernements Charest et Couillard, la fonction publique québécoise a été littéralement décimée.