L’IRÉC dévoile une nouvelle étude sur les enjeux de l’inflation alimentaire et de la transparence de la composition des prix entre les acteurs de la chaîne de valeur.
L’inflation des prix des aliments depuis 2022 a chamboulé le quotidien des Québécois et braqué les projecteurs sur les marges de profit des entreprises œuvrant au sein des circuits alimentaires. La nécessité d’une réflexion sur la répartition de la valeur entre les maillons du secteur s’impose à l’ensemble des intervenants et du grand public.
Devant la situation, le Bureau de la concurrence du Canada s’est penché sur les pratiques des grandes chaînes de supermarchés. Son rapport a conclu que le manque de concurrence dans la vente au détail d’aliments peut exercer une pression sur la hausse sur les prix, mais il est néanmoins arrivé à une impasse ; il manque de données pour bien caractériser le phénomène en plus d’avoir à déplorer que les principaux acteurs de l’industrie n’aient pas collaboré.
C’est dans ce contexte que l’Union des producteurs agricoles (UPA) a mandaté au printemps 2023 l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) afin d’évaluer les conditions de possibilité de la mise en place d’un dispositif de veille de l’évolution des prix des aliments et de la répartition des marges de profit dans l’industrie.
En s’inspirant de modèles existants à l’étranger, comme l’Observatoire de la formation des prix et des marges en France, le Food Dollar Series aux États-Unis ou l’Analyse du marché de l’Office fédéral de l’agriculture en Suisse l’étude propose de mettre en place un « Dollar alimentaire québécois ». Cet outil permettrait de décomposer les prix des aliments, de la ferme à la table, afin de mieux comprendre la distribution des marges et d’orienter les politiques publiques.
Grâce à ce nouvel indicateur, il serait possible de mesurer l’impact économique des dépenses alimentaires sur le Québec, de suivre l’évolution des prix au fil du temps et d’ancrer les achats alimentaires dans le territoire qui les produit et les transforme. En offrant une transparence accrue sur la chaîne de valeur alimentaire, le « Dollar alimentaire québécois » constituerait un outil précieux pour les consommateurs, les producteurs, les transformateurs et les décideurs politiques.