Réduire les inégalités : il faut améliorer la part des revenus du travail
Pendant longtemps, les parts respectives de la rémunération du
travail et du capital dans le partage du revenu national sont restées
relativement stables. Avec l’intensification de la mondialisation et la
capacité toujours plus importante des entreprises à délocaliser leurs
établissements, les travailleurs, en particulier les moins qualifiés,
ont perdu une part significative de leur pouvoir de négociation.
Comme le suggère Branko Milanovic dans une autre étude, le déclin de la part des salaires dans une société où la richesse est de plus en plus concentrée dans les mains d’une fraction des ménages les plus riches fait en sorte que ces derniers peuvent profiter de la hausse de la part dévolue à la rémunération du capital, mais également de la hausse de la rémunération des classes de travailleurs les mieux rémunérés (les emplois technologiques avancés). Au final, ce sont les travailleurs les moins qualifiés qui sont les plus frappés. Pire, cet accroissement des inégalités a aussi tendance à freiner la croissance économique et la croissance de la productivité du travail, ce qui ne fait qu’empirer le déclin de la part du travail.
Le temps est donc venu d’améliorer de façon significative la part des revenus du travail en donnant un signal clair à tous les intervenants qu’il est important de redonner du pouvoir d’achat aux salariés, et en particulier à ceux au bas de l’échelle.