Études sur la comparaison du coût total de possession des véhicules passagers à essence et électriques

Dans cette deuxième étude sur le sujet, l’IREC procède à une comparaison des coûts totaux de possession (CTP) de véhicules passagers en fonction de la technologie de motorisation choisie. Dans l’édition de cette année, deux nouvelles catégories de véhicule, les véhicules utilitaires sport (VUS) compacts et de luxe, ont été ajoutées et prises en considération.

Les facteurs qui sont pris en compte dans le calcul des CTP sont le prix de vente et les aides publiques à l’achat de véhicule électrique, la dépréciation du véhicule, les intérêts liés au financement, le coût des assurances, le coût en carburant (essence, électricité), les frais du permis de conduire et de l’immatriculation ainsi que les coûts d’entretien et de réparation. L’achat d’une borne de recharge pour les véhicules entièrement électriques a également été considéré.

Pour tenir compte de façon adéquate des différences existant entre les différentes technologies de motorisation, cinq catégories de véhicules passagers ont été sélectionnées pour fins de comparaison : compacte, intermédiaire, de luxe, VUS compact et VUS de luxe. Les quatre technologies de motorisation étudiées pour chacune des catégories sont : les véhicules à combustion interne (VCI), les hybrides conventionnels, les véhicules hybrides rechargeables (VHR) et les véhicules entièrement électriques (VEE). Ces choix ont permis d’établir un continuum des prix de détail suggérés par les fabricants (PDSF) en fonction des catégories et des types de véhicules choisis.

La présente note tient compte du nouvel incitatif fédéral à l’achat de véhicule électrique (maximum de 5000 $ pour un VEE et de 2500 $ pour un VHR), lequel s’ajoute au programme québécois. • Grâce aux perfectionnements des technologies de récupération/stockage énergétique et à un coût d’entretien plus faible, les avantages de l’utilisation courante des véhicules hybrides conventionnels parviennent à réduire leur CTP moyen annuel sous celui des VCI de la même catégorie. C’est la raison pour laquelle l’aide financière aux hybrides conventionnels pour ces véhicules n’apparaît plus nécessaire.

Par ailleurs, pour quatre des cinq catégories sous étude, le CTP moyen annuel des VHR est inférieur à celui des VCI avant même la prise en compte des subventions gouvernementales ! Comme pour les hybrides conventionnels, cet avantage aux VHR s’explique par les perfectionnements technologiques de l’électrification et par la sensibilité du CTP aux écarts des prix des carburants (essence VS électricité).

Pour toutes les catégories, les CTP moyens annuels des véhicules hybrides rechargeables et des véhicules entièrement électriques sont significativement inférieurs à ceux des véhicules à combustion interne de leur catégorie, si l’on tient compte de l’aide financière des deux niveaux de gouvernement.

Les émissions annuelles de CO2 des véhicules choisis ont également été calculées par catégorie et par type, mais ne tenant compte que des émissions produites annuellement par chaque véhicule durant la période de possession du premier propriétaire. Pour les modèles de VCI, l’automobile compacte produit des émissions de 2,4 tonnes de CO2 par année alors que celles du VUS de luxe s’établissent à 4,3 tonnes. Les véhicules hybrides conventionnels obtiennent de bien meilleurs résultats en ramenant ces émissions dans une fourchette se situant entre 1,5 et 3,3 tonnes de CO2 par année. Les véhicules hybrides rechargeables permettent des réductions encore plus importantes, avec des émissions allant d’une demi-tonne à 1,6 tonne. Enfin, les véhicules entièrement électriques, quant à eux, réduisent les émissions à zéro lors de leur utilisation.

Selon la catégorie de véhicule choisi, les économies réalisées par les propriétaires de VEE ont pu atteindre jusqu’à près de 2 500 $ par année pour la berline de luxe, autour de 1 800 $ par année pour les catégories compacte, intermédiaire et VUS compact, ainsi que de 200 $ pour le VUS de luxe. En ce qui concerne les VHR, des économies supérieures à 1 400 $ sont estimées pour ces mêmes trois catégories (compacte, intermédiaire et VUS compact) contre un peu plus de 1 000 $ pour les deux catégories de luxe.

À la lumière de ces résultats, quelques recommandations ont été formulées pour contribuer à accélérer le changement de paradigme en mobilité durable :

  1. que Plan d’électrification et de changements climatiques comporte l’interdiction de ventes véhicules à combustion interne sur son territoire sur l’horizon 2030;
  2. que les mesures pertinentes soient prises pour assurer la durabilité du programme Roulez vert – Volet Roulez électrique en imposant des coûts d’immatriculation additionnels pour les véhicules de forte cylindrée (malus), ce qui permettrait d’augmenter le coût de possession de ces véhicules polluants tout en rendant celui des VE de la même catégorie plus avantageux, sans pour autant devoir subventionner les acheteurs de ces véhicules luxueux.

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