Favoriser les relocalisations industrielles au Québec par le biais des politiques publiques III
Dans deux précédentes notes de recherche sur le sujet, publiées en février et en décembre 2021, l’IRÉC et ses partenaires faisaient valoir que l’un des principaux défis des décideurs gouvernementaux comme des dirigeants d’entreprise dans la foulée de la crise du COVID-19 serait de renforcer la résilience du domaine industriel québécois – et plus particulièrement du secteur manufacturier – en proposant des mesures de relance et de gestion des chaînes de valeur notamment axées sur la relocalisation des activités productives et la substitution des importations. Nous rapportions également les résultats d’un grand sondage réalisé au courant de 2021 par l’IRÉC auprès d’organismes et d’entreprises du secteur manufacturier québécois, illustrant un quasi-consensus sur le sujet parmi les principaux acteurs concernés.
Néanmoins, bien que les entreprises manufacturières puissent faire face, particulièrement en ces temps de crise, à plusieurs incitatifs à la relocalisation de leurs chaînes de valeur, un nombre tout aussi, sinon plus important de désincitatifs et d’obstacles peut ralentir, reporter ou carrément empêcher la mise en œuvre de stratégies allant en ce sens, dont en premier lieu la profonde intégration de ces entreprises à ces chaînes de valeur internationalisées. Nous en concluons qu’un éventail de politiques publiques est nécessaire afin d’accélérer ou simplement de provoquer des efforts de relocalisation et de substitution dans certains secteurs clefs. Nous réitérons ici qu’il n’existe pas de modèle unique ou de politique unique permettant de favoriser les relocalisations et/ou la substitution des importations à l’échelle d’une économie nationale.
Toute stratégie en ce sens doit nécessairement être liée aux caractéristiques structurelles et aux facteurs de localisation propres aux différents secteurs industriels visés, de même qu’au positionnement des différentes filières du manufacturier québécois au sein des chaînes de valeur nationales et internationales. Nous les avons présentés en détail dans notre précédente note, publiée en décembre 2021.