Le 1 % québécois : martyr fiscal? Étude sur l’évolution des revenus et de l’impôt du premier centile québécois.
Le gouvernement minoritaire du Parti québécois entend financer l’abolition partielle de la taxe santé par une hausse de l’impôt des mieux nantis. S’il avait été majoritaire, l’augmentation du taux marginal d’imposition aurait été plus importante, en plus de l’abolition de certains avantages fiscaux reliés aux gains de capital et dividendes des entreprises. La croissance fulgurante des hauts revenus en général, et le fameux 1 % en particulier, s’est métamorphosée en indignation depuis la Grande Dépression de 1929. Alors que la cupidité et la soif insatiable de profits de certains d’entre eux semblent avoir provoqué le marasme actuel, les cures d’austérité ne semblent pas influencer leur fulgurante ascension, alors que les revenus du 99 % stagnent depuis les années 1980. À partir des statistiques fiscales, nous avons compilé l’évolution récente du 1 % québécois, dont les principales conclusions sont les suivantes :
- Depuis 1985, il y a une hausse importante de la concentration des revenus pour le 1 %, passant de 7 % de tous les revenus à presque 12 %;
- La croissance des revenus des particuliers au Québec a presque uniquement profité à cette catégorie de revenus, une croissance cinq fois plus importante que celle du 99 % restant;
- De 2001 à 2009, l’augmentation considérable des revenus du 1 % est redevable en grande partie aux revenus issus des dividendes des entreprises (augmentation de 124 % en huit ans, soit 10,6 % par année), appuyée par la valeur grandissante des gains de capital (8 % par année);
- Il y a une corrélation significative entre cette concentration des revenus en faveur du premier centile et les baisses d’impôt depuis 2001 (et depuis 1973 pour le taux marginal d’imposition);
- Les baisses d’impôt, en taux effectifs d’imposition, ont profité deux fois plus au 1 % qu’au 99 % restant;
- La littérature scientifique ne soutient pas une bonne partie des critiques adressées à l’égard des mesures proposées par le gouvernement actuel, démentant l’hypothèse d’un éventuel cataclysme économique.