Le banc d’essai en phytoremédiation : premiers résultats partiels et perspectives économiques

Depuis 2016, l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV), avec le soutien de la Ville de Montréal, dispose d’un banc d’essai en phytoremédiation situé dans l’arrondissement Rivière-des-Prairies/Pointe-aux-Trembles. Cette infrastructure verte est un équipement technologique de pointe destiné à l’expérimentation et au transfert technologique. Son programme de travail vise à tester diverses avenues d’utilisation des plantes aux fins de décontamination et restauration des terrains, en particulier les terrains industriels. Le banc d’essai produira les connaissances essentielles qui permettront de transformer le passif environnemental de l’Est de Montréal en actif stratégique.

Les phytotechnologies peuvent, en effet, devenir la pierre angulaire d’une vocation bioindustrielle de remplacement des énergies fossiles par l’utilisation de molécules biosourcées. Sur des superficies qui atteindront l’an prochain quatre hectares, les chercheurs de l’IRBV mènent des travaux de recherche à la fine pointe de la science, qui portent en particulier sur les performances des plantations de végétaux pour la réhabilitation des sols contaminés. Le site a permis de transformer une friche urbaine, mal perçue par la population, en espace vert où se déploie, sous les allures d’un aménagement paysager, un équipement de haute technologie. Le banc d’essai poursuit un programme scientifique dont les résultats vont permettre de soutenir une relance industrielle par le développement d’une filière pouvant servir de point d’appui à une stratégie de diversification centrée sur la chimie verte. Dans une note de recherche publiée en 2018, Caroline Simard a tracé à grands traits les contours du développement des phytotechnologies.

Les protocoles expérimentaux suivis depuis la création du banc d’essai ont permis d’élaborer une base de données qui sert à la définition de divers scénarios d’utilisation des plantes en fonction de leur potentiel de décontamination. Ces résultats seront par la suite transposables aux terrains industriels de grande surface. Ce transfert technologique vise à produire des données probantes pour établir la performance globale de méthodes d’intervention qui constituent des alternatives aux méthodes conventionnelles centrées sur l’excavation et le traitement hors site. Les données biologiques sont consignées selon une grille très élaborée d’indicateurs qui vont permettre de mesurer les performances de décontamination et d’établir les paramètres de base des régies de culture appropriées à l’état des sols et à la sélection des végétaux. La constitution de séries annuelles fournit le matériau de base à l’analyse des résultats et, éventuellement, à l’élaboration des critères d’optimisation des interventions de restauration et de décontamination.

Afin d’arriver à de premières estimations de la performance et du rendement économique de l’évaluation, la présente note se divise en deux parties :
1 - L’analyse des résultats partiels de phytoremédiation à l’aide du modèle d’analyse PhytoVan ;
2 - Les estimations de rendement économique à partir de la valorisation des extrants des interventions de phytoremédiation, c’est-à-dire de la biomasse produite.

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FAGOAGA, Noël et Jonathan RAMACIERI (2019). Le banc d’essai en phytoremédiation : premiers résultats partiels et perspectives économiques, Note de recherche, Montréal, IRÉC

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