Enjeux et perspectives entourant le statut des stagiaires au niveau collégial
La question de la rémunération et des conditions générales entourant la réalisation de stages dans le cadre de programmes d’études supérieures est de plus en plus présente dans l’actualité. Pour cause, plusieurs programmes d’études de niveau professionnel, collégial ou universitaire impliquent la réalisation de stages intensifs et de longues durées, dont les conditions diffèrent grandement d’un programme à l’autre, en particulier en ce qui concerne les stages réalisés dans les secteurs privé ou public.
Afin de remédier à ces disparités ainsi qu’à la précarité financière qui est reliée à l’accomplissement de ces stages, plusieurs associations et regroupements étudiants se mobilisent afin d’exiger de meilleures conditions. En 2014, à l’initiative d’associations étudiantes liées à des programmes d’enseignement au niveau universitaire, on a ainsi assisté à la mise en place de la Campagne de revendication et d’actions interuniversitaires des étudiant-es en éducation en stage (CRAIES). D’ailleurs, cette campagne a récemment obtenu gain de cause alors que le gouvernement libéral s’engageait, en mars 2018, à débloquer 15 M $ dans le but d’assurer une rémunération pour les stages finaux en enseignement. Depuis 2016, cette campagne fut suivie par la formation d’un ensemble de Comités unitaires sur le travail étudiant (CUTE), des regroupements indépendants des associations étudiantes qui ont foisonné dans un ensemble de collèges et d’universités afin de favoriser, de manière plus globale, la reconnaissance et la valorisation du travail étudiant. De même, depuis 2017, on assiste à la formation de coalitions régionales pour la rémunération des stages qui regroupent à la fois des CUTE et des associations étudiantes. Dans le cadre de cette mobilisation étudiante, quelque 15 000 étudiants et étudiantes du Québec étaient en grève lors de la Journée mondiale des stagiaires du 10 novembre 2017, et de nouveau le 20 février 2018 en réponse à l’appel lancé par le mouvement international Global Intern Strike Day, pour s’élever ensuite à 30 000 étudiants et étudiantes en réponse à l’appel de la Grève internationale des femmes dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes du 8 mars 2018.
Ce qui surprend d’emblée en ce qui concerne les stages étudiants au Québec, à la lecture de différents rapports ou en consultant les programmes offerts par les établissements d’enseignement, c’est l’incroyable multiplicité des formes sous lesquelles ils se déclinent aussi bien en ce qui concerne leurs objectifs, leur encadrement ainsi que les conditions de leur réalisation.
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