Portrait des revenus et de la redistribution fiscale au Québec
Depuis la crise économique de 2008-2009, le débat portant sur l’augmentation et les effets néfastes des écarts de revenus a pris de l’ampleur au sein des pays développés. Au Québec, les inégalités ont augmenté depuis le début des années 1980, comme en témoigne la croissance de la part des revenus captée par le 1 % le plus riche, ainsi que l’indice de Gini avant et après impôts1. Toutefois, le Québec garde avec raison la réputation d’être la société la plus égalitaire en Amérique du Nord. En effet, les écarts de revenus et le taux de faible revenu y sont moins élevés qu’aux États-Unis et dans les autres provinces canadiennes2. Parmi les facteurs permettant d’expliquer cette situation enviable, l’État québécois a maintenu pendant cette période des mesures de redistribution des ressources plus efficaces qu’ailleurs
On entend souvent dire que le poids de la fiscalité est lourd au Québec. Ce choix de société se traduit par un panier de services plus large et une redistribution des revenus plus importante. Comment se traduisent ces choix politiques pour les revenus bruts et nets des contribuables québécois?
À partir des Statistiques fiscales des particuliers, nous avons compilé les différents types de revenus et les effets redistributifs du système fiscal au Québec. Nous avons ainsi obtenu une image étoffée et nuancée des différents revenus de l’ensemble des déclarants (contribuables) québécois répartis selon leur position dans l’échelle des revenus.
L’objet de cette étude est de dresser un portrait de la distribution des revenus, des déductions, des crédits d’impôt, des cotisations et des impôts des particuliers au Québec. L’objectif n’est pas de porter un jugement, seulement d’en tracer les contours afin d’alimenter le débat avec les données les plus récentes disponibles.