Alors que nos gouvernements se démènent pour contrer les effets catastrophiques de la pandémie du COVID-19 sur les populations et les entreprises, augmentant de façon abyssale leur déficit, l’enjeu des paradis fiscaux prend une tournure inédite. Dans ce contexte de crise sans précédent où les gouvernements appellent les citoyens à une plus grande solidarité, il serait logique d’en attendre autant de la part de ceux qui pratiquent l’évasion ou l’évitement fiscal. Or, sur la base de l’évolution des investissements directs étrangers (IDE) des Canadiens tirés des données de Statistique Canada, on peut évaluer que la perte de revenus fiscaux pour le gouvernement fédéral et les provinces se situerait entre 10 et 16 milliards $ (entre 1,2 et 2,2 milliards $ pour le Québec) en 2019. Des pays tels que le Luxembourg, les Bermudes, la Barbade et les Îles Caïmans représentent les destinations les plus populaires de l’évasion fiscale, chacun d’eux affichant des actifs canadiens dépassant les 40 milliards $. Depuis 2015, les investissements directs étrangers totaux provenant des Canadiens ont crû de 33,3% (dépassant le billion de $ en 2019) alors que les actifs placés dans les sept principaux paradis fiscaux atteignaient un sommet de 309 milliards $ (hausse de 28,5%). Sur le plus long terme, la part des IDÉ placés dans ces paradis fiscaux est passée de 6,6% du total en 1990 à 22,3% en 2019.
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