Réseau électrique métropolitain de transport collectif - Mémoire soumis au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement
Le 13 janvier 2015, la Caisse de dépôt et placement du Québec et le gouvernement du Québec annonçaient qu’une nouvelle filiale de la Caisse serait créée avec pour mandat d’investir dans la réalisation, la gestion et le financement d’infrastructures publiques. Cette entente prévoit que le gouvernement peut identifier des projets d’infrastructure qui pourraient présenter un intérêt pour la Caisse. Du point de vue de la Caisse, les infrastructures constituent des investissements rentables à long terme pour ses déposants. Pour concrétiser cette intention, l’Assemblée nationale du Québec adoptait, le 12 juin 2015, la Loi visant à permettre la réalisation d’infrastructures par la Caisse de dépôt et placement du Québec et la création de la filiale CDPQ Infra était annoncée le 9 juillet suivant. Au même moment, la Caisse confirmait que la création de cette filiale constituait le point de départ de la planification de deux projets de transport collectif identifiés par le gouvernement: le système à implanter sur le nouveau pont Champlain et celui reliant le centre-ville de Montréal à l’aéroport international Trudeau et à l’ouest de l’île de Montréal.
Les travaux de planification réalisés par CDPQ Infra ont convaincu cette dernière que la technologie la plus appropriée pour ces dessertes est un système léger sur rail (SLR) entièrement automatisé du type Sky Train utilisé à Vancouver. Ces travaux ont aussi fait ressortir la nécessité d’ajouter un troisième projet qui consiste à convertir la ligne de trains de banlieue de Deux-Montagnes au même système SLR entièrement automatisé. Il en résulte que le projet soumis à l’évaluation du BAPE par CDPQ Infra s’étend sur 67 kilomètres et compterait au départ 24 stations, avec la possibilité d’en ajouter 5 autres, et utiliserait 200 voitures dès sa mise en service. L’ensemble des dessertes prévues dans le projet soumis au BAPE pour examen est désigné comme le «Réseau électrique métropolitain», ou REM.
L’IREC tient pour acquis que CDPQ Infra est un promoteur sérieux qui adopte un comportement responsable dans l’examen des impacts du projet sur le milieu naturel et sur le milieu humain et qu’il saura mettre en place les mesures d’atténuation pertinentes qu’il a identifiées ou qui pourront lui être proposées à la suite des audiences menées par le BAPE.
Toutefois, l’IREC est préoccupé par les décisions qui devront être prises au cours des mois à venir pour faire en sorte que ce projet devienne un investissement profitable pour la Caisse sans être onéreux pour les citoyens de la région de Montréal. À la lumière des expériences connues en effet, la probabilité apparaît faible qu’un projet de transport collectif puisse s’autofinancer et a fortiori générer des rendements suffisants pour verser les rentes prévues aux retraités. À cet égard une démonstration rigoureuse reste à faire et à partager pour que l’ensemble des parties prenantes et le grand public puissent souscrire avec confiance à la réalisation de ce projet somme toute assez audacieux.