Le financement du réseau collégial québécois - Quelques pistes de solution
Nous n’abordons pas dans ce rapport de nouvelles façons de financer le réseau, mais proposons plutôt des pistes pour mieux arrimer le mode de financement des cégeps aux besoins actuels et prévus.
Ces avenues sont liées aux efforts politiques actuels. Malgré ce que plusieurs relient à la « décroissance démographique », la fréquentation au collégial augmente depuis 15 ans, mais selon une géométrie variable sur l’ensemble du territoire. Ainsi, les « hauts cris » de certains au cours des dernières années et l’incapacité du ministère à dénombrer et à planifier adéquatement l’évolution des effectifs ont sans doute contribué à l’avènement d’un cycle de compression : si l’on prévoit une baisse de fréquentation, le financement doit suivre.
Or, la croissance ou la stabilité relative des cohortes s’est poursuivie, année après année, et les efforts actuellement engagés au primaire et au secondaire par le ministre Proulx dans l’élaboration de sa politique éducative ne vise rien de moins que l’atteinte du niveau de diplomation de l’Ontario, ce qui signifierait de faire passer le taux de diplomation du diplôme d’études secondaires (DES) ou d’un diplôme d’études professionnelles (DEP) à 85 % avant l’âge de 18 ans, au lieu des 72 % constatés à l’heure actuelle. On peut envisager que cette croissance de 18 % viendrait largement déclasser l’effet démographique momentané, sur l’ensemble du territoire, d’autant que les gains les plus importants à faire se situent du côté des francophones, dont la diplomation demeure nettement en deçà de celle des allophones et des anglophones du Québec. Ce regard simple sur la diplomation au secondaire illustre que des effets à la hausse se feront inévitablement sentir au collégial et davantage dans les cégeps francophones, si les gains souhaités sont obtenus en région. Certaines régions ont des taux nettement en deçà de la moyenne nationale, alors que leur vitalité sociale et économique dépendra inévitablement de la vitalité et de la capacité d’innovation des populations qui s’y trouvent.