Un programme de mobilité étudiante pour les CÉGEPS

La vitalité de toutes les régions, qu’elles soient en milieu urbain ou en milieu rural, est une composante essentielle à l’équilibre social ainsi qu’à la prospérité. Un peu partout dans le monde se développent des transformations économiques accélérées qui affectent les équilibres démographiques et accentuent les déséquilibres entre les grands centres urbains et les régions moins peuplées. Le Québec n’échappe évidemment pas à ces tendances qui touchent sérieusement les dynamiques sociales et institutionnelles.

Les réseaux nationaux souffrent de ces tensions, quel que soit le domaine d’activité : travail, santé, éducation. Ainsi au Québec, le réseau collégial qui a été créé dans la foulée des grands bouleversements sociaux des années soixante s’efforce aujourd’hui de maintenir sa cohésion. L’apport d’idées et de création provenant de toutes les régions ainsi que d’une contribution institutionnelle à la dynamisation des milieux, ce qui était initialement prévu dans la structuration de ce réseau, peinent désormais à atteindre ces objectifs en raison des effets néfastes de la dévitalisation de plusieurs régions éloignées des grands centres.

Le réseau collégial, qui représente une belle originalité de système éducatif québécois, est conscient depuis longtemps de cette difficulté et il a tenté à plusieurs reprises de réduire les effets déstructurants de ces déséquilibres nuisibles à la performance du réseau. Plusieurs comités se sont penchés sur cette problématique et plusieurs rapports ont été commandés afin d’en mieux comprendre les enjeux et en vue, surtout, d’élaborer des pistes de solution.

Certaines avenues de réflexion ont conduit à des propositions applicables. Ainsi des incitatifs financiers avantageux pour faire ses études à l’extérieur de sa région d’attache ou encore le recrutement d’étudiants internationaux ont été sérieusement pris en compte. Toutefois, ces ouvertures se sont rapidement confrontées à leurs exigences budgétaires parfois considérables.

Ce document explore, analyse et propose une toute nouvelle avenue pour contrer la diminution populationnelle étudiante dans les collèges éloignés des grands centres tout en favorisant les échanges culturels qui faciliteront les rapports interculturels. En effet, des solutions visant à encourager la mobilité étudiante interrégionale ont été parfois énoncées, mais rarement mises en œuvre. La création d’un nouveau programme national de mobilité étudiante collégiale a l’avantage d’être facile d’application, de mobiliser des forces culturelles québécoises et surtout de représenter une solution peu onéreuse. Une première estimation établit à cinq mille dollars par participants le coût d’un tel programme. La participation serait volontaire et à coût nul pour les étudiants participants. Les conditions de participation des collèges sont énoncées et réalisables sans chambardement administratif majeur et sans alourdissement de la charge de travail du corps enseignant.

La présente proposition se décline sur une période d’implantation et de développement de cinq ans. Cet échéancier permettra une analyse des impacts réels dans les collèges participants. Certains collèges de région sont dans une situation très difficile, voire critique et leurs problèmes de recrutement d’étudiants peuvent aller jusqu’à compromettre leur avenir immédiat. La présente proposition mise sur la valeur de ces institutions d’éducation postsecondaire dans leurs milieux et vise à en valoriser tout le potentiel. Il s’agit d’un grand projet mobilisateur pour la jeunesse ainsi que pour le réseau collégial et sa contribution au développement du Québec.

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SOREL, Robert (2015). Un programme de mobilité étudiante pour les cégeps, Rapport de recherche de l'IRÉC, mai 2015

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