Les pêches et l’aquaculture commerciales en Gaspésie : un portrait sectoriel et territorial

  • Le présent rapport de recherche brosse un portrait du secteur des pêches et de l’aquaculture commerciales en Gaspésie et dans chacune des MRC qui la composent. Ce portrait se veut un outil de connaissance visant à fournir aux MRC un cadre d’analyse et de référence pour établir leurs priorités d’action et éclairer leurs prises de décisions ;
  • La Gaspésie est aujourd’hui confrontée à une forte dévitalisation, ce qui ne va pas sans poser d’importants défis pour les entreprises du secteur des pêches et de l’aquaculture, qui voient les conditions socioéconomiques nécessaires à leur développement s’éroder tranquillement ;
  • La perturbation des écosystèmes, déjà manifeste, ira en s’accentuant. Certaines espèces se font plus rares, d’autres plus abondantes. Le secteur des pêches, fortement dépendant de l’état de ces ressources, sera inévitablement affecté. L’imprévisibilité qu’entraîne le bouleversement des écosystèmes doit dès à présent mener le secteur à prendre acte de sa vulnérabilité ;
  • Or, la direction que prend aujourd’hui le secteur nie cette évidence. En Gaspésie, il se concentre de plus en plus autour de deux principales ressources, le crabe des neiges et le homard d’Amérique, dont la répartition spatiale, l’abondance et le rythme de croissance subissent actuellement de profonds changements. Tout miser sur ces deux espèces relève de l’aberration. Il y a des leçons à tirer de l’effondrement des stocks de poissons de fond au début des années 1990 pour éviter de répéter les mêmes erreurs ;
  • Si le secteur des pêches et de l’aquaculture commerciales est aujourd’hui confronté à de grands défis, il faut également reconnaitre qu’une transition est amorcée depuis quelques années. Cette transition mise sur le déploiement d’un modèle de développement territorialisé, où le secteur des pêches et de l’aquaculture sert de levier pour dynamiser l’économie des communautés côtières, tout en jouant un rôle nourricier pour les populations. C’est un modèle qui vise à doter la région – et éventuellement le Québec – d’une réelle autonomie et sécurité alimentaire, notamment par la substitution des importations, ainsi que d’une occupation dynamique du territoire, par le maintien, voire la multiplication, de petites et moyennes entreprises partout en Gaspésie ;
  • Ce modèle mise sur la résilience, par la diversification des captures, des élevages et des activités de transformation. Accroître et diversifier la production maricole et dulcicole, gérer de manière durable les ressources, notamment en pêchant moins mais mieux, remonter la chaîne de valeur, commercialiser au Québec et diminuer l’empreinte écologique du secteur sont ici des voies à suivre ;
  • La transition amorcée par le secteur nécessite dès maintenant d’être accélérée et, pour y parvenir, les MRC peuvent contribuer. Elles ont une capacité d’intervention certaine et peuvent favoriser l’ancrage territorial du secteur, sa contribution à l’autonomie et à la sécurité alimentaire ainsi que sa transition écologique ;
  • Ce portrait, en tant qu’outil de connaissance, doit maintenant permettre, autant à l’échelle de la Gaspésie que dans chacune des MRC, de concevoir un plan d’action au croisement des dynamiques sectorielles et territoriales.

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