Cette recherche analyse les concepts de confiance et de réputation par l’entremise de procès intentés pour libelle diffamatoire entre les années l791 et 1815 dans le district de Montréal.
L’étude montre que la réputation, protégée juridiquement, est un régulateur de l’espace public. Elle contrôle les discours, les correspondances et tout autre écrit qu’un individu pourrait juger diffamants. En plus d’encadrer la liberté d’expression, la réputation structure le marché économique montréalais. Elle se présente comme l’un des moyens mis à la disposition des créditeurs comme des débiteurs pour créer la confiance. Inversement, sa flétrissure compromet l’échange. La réputation sera donc analysée dans ce mémoire comme l’une des formes de régulation sociale des rapports interindividuels au tournant du 19e siècle.