Les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis 1990 les émissions canadiennes de GES ont crû de 127 millions de tonnes (Mt) et, après un repli dans la foulée de la crise de 2009, elles ont de nouveau augmenté de 50 Mt. Malgré une baisse attendue en raison la pandémie, les émissions vont recommencer à augmenter au cours des prochaines années. D’une part parce que les nouveaux pipelines en construction, dont celui financé par le gouvernement, vont susciter de nouveaux projets d’énergies fossiles et parce que, d’autre part, les toujours plus nombreux VUS sur les routes vont y rouler pour encore plusieurs années. Comment, alors, peut-on croire aux prétentions canadiennes d’atteindre les cibles de -45% pour 2030 et de neutralité carbone d’ici 2050 ? Nos calculs nous montrent qu’en 2016, au lendemain de la signature de l’Accord de Paris par le Canada, la moyenne annuelle de baisse des émissions qui aurait été nécessaire pour se conformer à la trajectoire de neutralité carbone de 2050 aurait dû s’élever à 18,8 Mt. Trois ans plus tard, comme les émissions atteintes en 2019 avaient augmenté alors que la période à couvrir se réduisait, le calcul porte maintenant cette moyenne annuelle à 21,4 Mt, soit 14% de plus que celle de 2016. Si les tendances actuelles se poursuivent, en 2022 cette moyenne passera à 23,7 Mt (hausse de 26%) et en 2025 à 26,5 Mt, entraînant un effort de 40% plus élevé que celui qui aurait été nécessaire en 2016. Le report des décisions difficiles a des conséquences néfastes.
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Fiche technique no. 41