Devant les événements récents et les appels à l’action qui se multiplient de la part de nombreux acteurs, l’IRÉC présente ici un rapport de recherche dressant une synthèse des analyses établissant les coûts des changements climatiques réalisé pour le compte du Bloc Québécois mais n’engageant que son auteur. L’ambition de cette note n’est pas de faire un portrait global de l’ensemble de ces coûts, mais bien plutôt de fournir quelques grandes rubriques qui permettront aux citoyens de mieux mesurer l’impact sur le revenu des ménages et sur les finances publiques des principales charges que leur impose d’ores et déjà le dérèglement climatique en plus de présenter quelques calculs inédits de prévisions de coûts à venir. La note donne quelques clés essentielles pour juger de l’impact de ces coûts en centrant l’attention sur cinq des principales composantes du budget familial (agroalimentaire, habitation, transport et infrastructures, santé et taxes et assurance) et sur certains des postes budgétaires de l’État qui leur sont en quelque sorte apparentés.
Ce rapport montre que la montée de ces coûts n’est pas une fatalité : des actions ambitieuses dès maintenant peuvent atténuer les impacts futurs. Chaque dollar investi dans les mesures d’adaptation (infrastructures résistantes, protection des écosystèmes, innovations, etc.) peut générer, selon plusieurs estimations, jusqu’à 13 à 15 $ d’économies en dommages évités . Il est donc stratégique de renforcer dès à présent la résilience des infrastructures et des communautés. Parmi les mesures prioritaires figurent la modernisation des réseaux de transport (p. ex. matériaux routiers plus durables pouvant éviter jusqu’à 5 milliards de dollars $ de coûts annuels à long terme), la protection des habitations (meilleures normes de construction, systèmes anti-inondation, aménagement du territoire résilient) et l’adaptation du système de santé (climatisation des hôpitaux , plans de prévention contre les vagues de chaleur, suivi des épidémies). En parallèle des efforts d’atténuation du changement climatique (réduction des émissions de GES) pour limiter l’ampleur des dérèglements futurs, l’État doit jouer un rôle plus affirmé afin de répartir équitablement la charge de cette « nouvelle normalité » climatique.