Le contrôle de Métro : l'angle mort de la politique de la souveraineté alimentaire
Le secteur agroalimentaire génère au Québec une activité économique considérable, en plus d’être au cœur du développement de communautés locales. L’agriculture et les activités de trans-formation, de distribution et de restauration déploient en effet leurs infrastructures et leurs chaînes de valeur aux quatre coins du Québec, contribuant ainsi à la mise en valeur et à la diversification des fonctions du territoire habité. L’importance que revêt le secteur pour la vie socioéconomique du Québec et de ses régions fut d’ailleurs maintes fois soulignée au cours des exercices de délibération collective sur l’avenir de l’agroalimentaire menés par les gouvernements successifs depuis plus de soixante ans.
L’actuel gouvernement a ouvert deux importants chantiers qui mèneront vraisemblablement l’Assemblée nationale à se prononcer sur deux projets de loi qui baliseront le développement de l’agroalimentaire québécois : une politique de souveraineté alimentaire et les mesures à prendre afin de maintenir les sièges sociaux des sociétés par actions en territoire québécois.
Loin d’être isolés, ces deux chantiers s’appuient en fait l’un sur l’autre. En effet, l’élaboration d’une politique de souveraineté alimentaire pour le Québec nécessite de réfléchir sur l’une des principales clefs de voûte de l’agroalimentaire québécois, soit le contrôle de la grande distribution alimentaire.