La mise à l’échelle des méthodes de décontamination : Un cadre d’analyse

La relance et le redéveloppement industriel de l’Est de Montréal passent obligatoirement par la restauration et la réhabilitation des sites contaminés qui constituent actuellement un obstacle majeur à toute reconversion de la vocation économique du territoire. Pour maximiser les avantages stratégiques de l’Est, il faut un vaste plan de décontamination qui saura disposer de l’héritage toxique de son passé industriel et transformer son passif environnemental en avantage stratégique. Un tel plan permettra de réparer des dommages environnementaux, de rendre disponibles et sécuritaires de nouveaux sites industriels et, du coup, d’en améliorer la valeur foncière et les revenus qu’elle peut générer pour la Ville de Montréal. La bioremédiation et ses différentes sous-spécialités dont la phytoremédiation, peuvent contribuer à rendre moins coûteuses et plus socialement acceptables les opérations de décontamination dont les méthodes conventionnelles peuvent souvent engendrer des nuisances indésirables (bruits, poussières, transport lourd, lixiviats, etc.). Les récentes annonces concernant l’octroi de subventions pour la décontamination de l’est de Montréal rendent plus pertinentes que jamais les analyses sur le potentiel et les avantages économiques de l’approche par phytoremédiation.

Le banc d’essai de l’Est de Montréal a été créé dans le but de tester différentes méthodes de décontamination par phytoremédiation adaptées au contexte du territoire. Les chercheurs de l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV) y mènent des travaux qui ont permis de constituer une base de données qui alimentent les analyses menées par les chercheurs de l’IREC, analyses touchant les divers enjeux économiques soulevés par l’application des divers scénarios d’intervention. Les chercheurs de l’IREC ont mis au point un instrument d’analyse (Phytovan) capable de mesurer la portée des différentes approches et, surtout, de mieux définir les paramètres de mise à l’échelle. L’outil a servi à bien montrer l’importance d’une bonne analyse des services écosystémiques (BSE) associés aux interventions de phytoremédiation pour juger du rendement et de la rentabilité économique de ces dernières. Des notes précédentes ont permis 1) de définir le processus de phytoremédiation, 2) de décrire l’outil phytoVAN4; 3) de fournir l’analyse des premiers résultats des interventions menées sur le banc d’essai5. La compilation des données colligées au terme d’une cinquième année d’expérimentation, il est désormais possible et pertinent de jeter les bases d’une analyse des conditions de mise à l’échelle pour intervenir sur site industriel contaminé.



Auteur.e.s :

Noël Fagoaga
Jonathan Ramacieri

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