L'électrification du transport collectif : un pas vers l'indépendance énergétique du Québec
Malgré le mouvement de réaction conduit par les géants du pétrole, qui s’oppose farouchement aux mesures prises pour sortir d’une économie fondée sur l’énergie sale, il ne fait aucun doute à nos yeux que la prochaine révolution industrielle est déjà en marche et, qu’à plus ou moins brève échéance, toutes les économies nationales devront s’y adapter. L’ère du pétrole bon marché est terminée et avec elle la structure industrielle qui y était jusqu’à maintenant associée.
Dans ce contexte, le Québec est admirablement bien doté pour construire son indépendance énergétique et se donner des infrastructures économiques adaptées aux défis du vingt-et-unième siècle. Il possède un potentiel exceptionnel d’énergies hydraulique et éolienne qui peut être exploité et mis en valeur dans des délais relativement courts. Pour une transition vers une économie verte se déployant sur les plans industriel, commercial et environnemental, il faudrait toutefois une volonté politique audacieuse, qui ferait de l’indépendance énergétique du Québec un objectif stratégique prioritaire, visant une restructuration industrielle d’envergure.
La réorganisation de nos infrastructures de transport pourrait constituer la pierre angulaire de cette stratégie. En effet, c’est en matière de transport que la vulnérabilité de l’économie québécoise est la plus grande et où la transition serait la plus difficile à affronter en cas de choc pétrolier. Le choix d’une stratégie d’électrification du transport collectif nous apparaît s’imposer d’évidence. Afin de bien lancer le débat public sur l’opportunité et la pertinence de proposer aux Québécois de souscrire à une corvée transport, c’est-à-dire un grand projet de recours à l’électrification du transport collectif, ce rapport de l’IRÉC présente les résultats de la première phase d’un vaste programme de recherche sur l’indépendance énergétique du Québec.
Le présent rapport de recherche permet d’établir de façon empirique la valeur économique de la mise en œuvre d’un plan global reposant sur :
1) l’accélération de projets de transport collectif existants;2) le devancement et la réalisation de projets prévus;
3) la création d’un réseau national de transport collectif reposant sur la technologie du monorail.