Notre objectif est de définir et d’élaborer un cadre méthodologique utile à l’analyse du comportement des investisseurs privés, nationaux et internationaux, face à une situation de risque politique liée à la présence d’un mouvement indépendantiste dans une région caractérisée par une économie développée et ouverte. Nous cherchons par la suite à appliquer ce cadre d’analyse à un cas particulier : celui du Québec. Nous cherchons à démontrer que le comportement des investisseurs vis-à-vis une telle région diffère selon qu’ils soient nationaux ou étrangers. Impliqués dans le débat entourant la présence d’un mouvement indépendantiste au Québec et opposés à l’éventualité que le Québec déclare son indépendance, les investisseurs canadiens (incluant les investisseurs québécois), éventuellement guidés par des visées stratégiques, entretiennent un préjugé défavorable à l’égard du Québec dans leurs choix d’investissements au Canada car ils sont plus sensibles au contentieux constitutionnel et plus facilement préoccupés par la situation québécoise. L’opinion politique de ceux-ci affecte leur comportement, ce qui les pousse à désavantager le Québec par rapport aux autres provinces canadiennes. Ce n’est pas le cas des investisseurs étrangers qui n’est a priori aucunement touché par le débat constitutionnel canadien et que, pris selon une perspective mondiale, le Québec représente une zone à faible risque pour les investisseurs. Notre modèle d=analyse fait ressortir que toute différence de comportement entre ces deux groupes d’investisseurs peut s’expliquer que par une différence dans la perception de facteurs politiques dont le risque politique lié à présence d’un mouvement indépendantiste. L’opinion politique des investisseurs canadiens influence-t-elle effectivement leur comportement vis-à-vis du Québec par rapport aux investisseurs étrangers ? Les résultats de nos recherches laissent croire que oui. D’abord, une analyse synthétique de la situation économique et politique au Québec depuis le début des années 60 nous permet de constater qu’il est difficile d’établir une relation directe entre la présence d=un mouvement indépendantiste et l’économie; les effets économiques de l’incertitude politique sont difficilement perceptibles. Ensuite, pour des raisons tenant de la difficulté liée à la cueillette de données, il s’avère pratiquement impossible d’étudier directement le comportement des investisseurs étrangers vis-à-vis du Québec. Du coup, il devient irréalisable d’identifier la part canadienne de l’investissement total réalisé dans la province. Toutefois, une analyse de la notation d’agences d’évaluation de crédit canadiennes et internationales (Canadian Bond Rating Service, Dominion Bond Rating Service, Standard and Poor’s et Moody’s) fait ressortir que, depuis 1982, les agences canadiennes se montrent en moyenne plus défavorables à l’égard du Québec que ne le sont les agences internationales.
Investissement et politique au Québec: comportement des investisseurs en présence d'un mouvement indépendantiste
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- Daniel Charron
524,286 Ko
Informations
- Auteur.e(s)
- Charron, Daniel
- Année de production
- 1999
- Université(s)
- Université de Montréal
- Catégorie(s)/Sujet(s)
- Commerce international
- Nature du document
- Mémoire