L’ÉMERGENCE ET LA CONSTRUCTION DES PRATIQUES DE MAINTIEN EN EMPLOI DES SALARIÉS VIEILLISSANTS DANS LE SECTEUR DU COMMERCE DE DÉTAIL Étude comparative France — Québec

Le vieillissement de la main-d’œuvre en France comme au Québec constitue un enjeu majeur tant pour les entreprises que pour les pouvoirs publics. Face à la perspective d’une éventuelle pénurie de main-d’œuvre et d’un déséquilibre dans le fonctionnement des finances publiques, les gouvernements des deux pays ainsi que les entreprises semblent avoir pris conscience de la nécessité de remplacer les pratiques de stigmatisation et d’exclusion des salariés vieillissants par des pratiques de rétention de ces derniers, afin de les garder le plus longtemps possible en emploi. Devant ce changement de paradigme, il convient de s’interroger sur les acteurs et les actions qui influencent la création et l’assimilation des pratiques de maintien en emploi des salariés vieillissants dans les entreprises. En s’appuyant sur la théorie de la régulation sociale et sur l’analyse sociétale, la recherche utilise la méthode de l’étude de cas multiple dans le but d’examiner et de comprendre les régulations qui se jouent entre les acteurs dans différents niveaux (sociétal, de l’entreprise et local). L’analyse des enjeux des acteurs, de leurs contextes et de leurs perceptions à chaque niveau et la comparaison internationale tenant compte des cohérences sociétales ont permis le développement de deux modèles explicatifs du processus d’émergence et de la construction des pratiques de maintien en emploi des salariés vieillissants en France et au Québec. Au terme de cette étude, nous concluons que les pratiques de rétention de la main-d’œuvre vieillissante dans une organisation sont le produit d’interactions ayant lieu entre différents acteurs agissant dans des espaces de régulation distincts.

Mots clés : maintien en emploi, salariés vieillissants, régulation sociale, analyse sociétale.

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