Qui veut tuer l'émergence des véhicules électriques au Québec?
Qui, aujourd’hui, pourrait avoir l’audace de nier les méfaits du tabac sur la santé en plus d’en faire la promotion, comme le faisait sans aucune pudeur l’industrie du tabac avant que n’éclate le scandale de sa nocivité dans les années 1980 ? Et pourtant, comme pour le film du Jour de la marmotte où le protagoniste constate qu’il est condamné à revivre indéfiniment la même journée, nous revivons aujourd’hui exactement ces mêmes comportements de déni de la part de puissants lobbys pétroliers qui continuent de développer le marché pour leurs produits sans considérer leurs impacts sur le climat, sur la santé et la sécurité publiques et sans donner le moindre signe de considérer l’urgence d’agir pour en réduire les méfaits.
Dans cette note d’intervention, nous allons tenter de cerner ce déni actif de l’industrie pétrolière en prenant l’exemple de la campagne contre l’électrification des transports. Un peu plus d’une décennie après l’excellent documentaire de Chris Paine, Who Killed the Electric Car?, il y a quelque chose de surréaliste à voir encore aujourd’hui de nouvelles tentatives pour revenir en arrière en prônant l’abolition des mesures de soutien financier aux véhicules électriques (VE), malgré la documentation pertinente en leur faveur. Mais les grands lobbys ont justement cette capacité, que ne possèdent pas les autres parties prenantes, de dépenser sans aucune retenue pour influencer de toutes sortes de manières des politiciens, des leaders médiatiques, voire des scientifiques, et ainsi promouvoir leurs intérêts au mépris des faits.