Analyse de la mobilité intergénérationnelle en Afrique du Sud

Traitant les questions d’équité et de justice sociale, l’analyse de la mobilité intergénérationnelle a pour objet la mesure du degré de transmission du statut socioéconomique entre générations. Le présent mémoire étudie cette problématique en Afrique du Sud. L’Afrique du Sud a connu un passé de ségrégation raciale institutionnalisée en 1948 à travers la politique d’Apartheid. Cette ségrégation raciale, caractérisée par la domination des Blancs, a généré de fortes inégalités socioéconomiques parmi les Sud-Africains. La fin de l’Apartheid, officiellement décrétée en 1994, augure une lueur d’espoir d’une plus grande égalité des opportunités. Mais, ces inégalités héritées du passé vont-elles disparaître naturellement à travers le temps ou vont-elles se répercuter de façon systématique sur les générations futures ? Quels sont les autres déterminants de la mobilité intergénérationnelle des Noirs que le niveau d’éducation de leurs parents ? Telles sont nos deux principales questions de recherche. Un autre apport de notre recherche se situe sur le plan méthodologie. Il consiste en l’introduction de la méthode des pseudo-panels dans les techniques d’analyse de la mobilité intergénérationnelle. Conçue pour pallier l’absence des données longitudinales, cette approche cumule d’autres atouts susceptibles d’améliorer l’estimation de la mobilité intergénérationnelle. Dans notre étude, le coefficient de la mobilité intergénérationnelle, correspondant au coefficient de corrélation entre le nombre d’années d’éducation d’un enfant et celui du chef de sa famille, est estimé à un niveau variant entre 0.20 et 0.29, en fonction de la procédure d’estimation utilisée. Cet intervalle est inclus dans celui allant de 0.14 à 0.45, établi par Mulligan (1999) en se référant aux principaux résultats de la littérature sur la mobilité intergénérationnelle du nombre d’années d’éducation.

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