Et si Machiavel avait été banquier? Une étude sur l'allocation des prêts de la Banque mondiale

Cette recherche étudie l’allocation des prêts de la Banque mondiale à l’aide de données de panel couvrant 115 États au maximum et trois périodes : guerre froide (1973-1990), post-guerre froide (1991-2000) et post-11 septembre (2001-2013). Parmi nos découvertes, nous trouvons que plus un État reçoit un montant élevé de prêts, plus il se rapproche de la politique étrangère des États-Unis. Cependant, peu importe la période, les récipiendaires des prêts de la Banque mondiale sont en moyenne plus près de la politique étrangère de la Russie que de la politique étrangère des États-Unis. Nous soutenons que ces résultats impliquent que les prêts de la Banque sont utilisés pour acheter et récompenser des appuis ou des abstentions aux Nations unies pour quelques résolutions seulement et non pas pour l’ensemble des résolutions votées au cours d’une session. En outre, nous trouvons qu’à la suite du 11 septembre 2001, plus un récipiendaire de prêts de la Banque mondiale a reçu un montant important d’assistance militaire américaine, plus le montant des prêts qu’il reçut de la Banque fut important. Bien que ce dernier résultat soutienne la thèse que les attentats du 11 septembre aient amené les États-Unis à utiliser la Banque mondiale pour soutenir ses intérêts comme durant la guerre froide, nous trouvons que la Banque apparaît avoir laissé moins de place aux considérations politiques dans l’allocation de ses prêts après la dislocation de l’URSS et plus significativement entre 2001 et 2013.

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