L’EFFET MODÉRATEUR DE L’INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE DANS LA RELATION ENTRE LE NIVEAU DE DIVULGATION DE L’INFORMATION COMPTABLE RELATIVE AUX PROVISIONS DANS LE CONTEXTE IFRS ET LES JUGEMENTS ET DÉCISIONS DES DIRECTEURS DE COMPTES

L’évolution de certains facteurs comme l’augmentation de l’incertitude et de l’instabilité dans les environnements financiers et d’affaires, combinée à un changement de normalisation comptable sans précédent au Canada, ont contribué à l’augmentation de plus en plus importante de la complexité du processus décisionnel des utilisateurs professionnels comme les directeurs de comptes (DC). Par conséquent, il apparait important d’examiner si des variables autres que celles déjà étudiées dans la littérature pourraient avoir une influence sur le processus décisionnel des DC. Cette étude est une recherche expérimentale qui, en premier lieu, montre la différence qu’a eue la constatation aux résultats d’une charge relative aux provisions par rapport à la divulgation par voie de note de la même information sur les jugements et décisions de DC, et en second lieu, innove en examinant la présence d’un effet modérateur d’une variable correspondant à une caractéristique personnelle des DC, l’I.E. Après avoir analysé les informations fournies, les participants ont indiqué leurs jugements et leurs décisions quant à quatre variables que sont : (1) la cote de risque globale de l’entreprise, (2) la cote de tendance globale de l’entreprise, (3) la décision d’octroi du prêt et (4) la décision sur le taux d’intérêt exigé. La variable indépendante manipulée correspond aux différents niveaux de divulgation de l’information relative aux provisions : (1) évaluation et présentation selon le chapitre 3290, impliquant l’évaluation de la provision selon le montant le plus probable et présentation regroupée au bilan; (2) évaluation et présentation selon l’IAS 37, impliquant l’évaluation de la provision selon le montant le plus probable et présentation séparée au bilan; (3) évaluation et présentation selon l’ES-IAS 37, impliquant l’évaluation de la provision selon valeur actuelle attendue des différentes sorties de ressources possibles et présentation séparée au bilan. Le but de cette recherche étant d’examiner si l’I.E. des DC modère l’impact de la manipulation expérimentale du niveau de divulgation de l’information relative aux provisions sur leurs jugements et si elle modère l’impact de ces jugements sur leurs décisions, le niveau d’I.E. des DC a été considéré comme variable modératrice. Les résultats indiquent que les façons de divulguer l’information relative aux provisions affectent le jugement de la CT mais pas celui de la CR. Les DC établissent une CT plus optimiste lorsque les états financiers sont basés sur la norme IFRS proposée par l’exposé-sondage. Les résultats indiquent que la décision d’octroi du prêt est significativement influencée par le jugement de la CR, soit que le pourcentage de DC acceptant le prêt est plus important plus la CR est optimiste. Les résultats n’indiquent qu’un effet plutôt marginal du jugement de la CT sur cette décision. Les résultats indiquent que la décision relative au taux d’intérêt est significativement influencée par le jugement de la CR, confirmant l’hypothèse que plus la prime demandée pour l’établissement du taux d’intérêt est petite plus le jugement de la CR est optimiste. La décision sur le taux d’intérêt est également influencée significativement par le jugement de la CT, mais seulement lorsque l’on compare les deux positions extrêmes de ce jugement (positive vs négative). En ce qui a trait à l’effet modérateur anticipé de l’I.E., les résultats indiquent que les jugements de la CR et de la CT ne sont pas influencés par le niveau d’I.E. des DC. Aussi, l’impact du niveau de divulgation de l’information relative aux provisions sur les jugements de la CR et de la CT n’est pas influencé par le niveau d’I.E. des DC. En ce qui a trait à la relation entre les jugements de la CR et de la CT avec la décision d’octroi du prêt, les résultats indiquent que le niveau d’I.E. des DC ne contribue pas à expliquer cette décision. Aussi, l’impact des jugements de la CR et de la CT sur la décision d’octroi du prêt n’est pas influencé par le niveau d’I.E. des DC. Finalement, pour ce qui est de la relation entre les jugements de la CR et de la CT avec la décision sur le taux d’intérêt, les résultats indiquent que la décision sur le taux n’est pas influencée par le niveau d’I.E. des DC. De plus, l’impact des jugements de la CR et de la CT sur la décision relative au taux d’intérêt n’est pas influencé par le niveau d’I.E. des DC.

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