Le but général de cette recherche consiste à évaluer un aspect de la mondialisation économique, celui des disparités économiques territoriales dans le cas où plusieurs pays sont associés dans un regroupement supranational. Nous parlons alors de lʼintégration économique continentale. Celle-ci sous-entend lʼaccroissement de la mobilité des biens, services, personnes, capitaux et de lʼinformation sous toutes ses formes (voix, images, données, texte). Deux concepts nous permettent de déterminer le niveau dʼintégration économique continentale des territoires étudiés. Il sʼagit de lʼexportation et de lʼinvestissement direct étranger.
En effet, il existe à travers le monde de nombreuses études qui explorent le lien entre le développement et les questions dʼintégration économique continentale. Il apparaît que le cas de lʼALÉNA en Amérique du Nord est spécifique. À lʼintérieur de cette spécificité nord-américaine, le Québec est un cas très particulier pour étudier cette intégration économique continentale. Le problème est que les avantages que procure lʼouverture des frontières nationales ne sont pas distribués équitablement parmi les MRC et villes étudiées. Cela a comme effet que certaines sont plus intégrées et que dʼautres le sont moins. Cette recherche se propose dʼen explorer les causes. Étant donné que ce genre dʼétude nʼexiste pas au niveau local, celle-ci revêt un caractère exploratoire et capte notre intérêt. La question préoccupante est de trouver une méthodologie appropriée de recherche. La particularité de cette recherche est quʼelle se propose dʼétudier lʼintégration économique des économies locales des 98 MRC et villes à compétence de MRC du Québec dans les marchés nord-américains pour la période de 1981 à 2007, cʼest-à-dire avant le traité de lʼALÉ et après.
Suite à une série de calculs, nous concluons que la proportion des MRC et villes québécoises étudiées qui appartiennent à la catégorie des territoires peu intégrés dans les marchés nord-américains est de 45,9%. Par ailleurs, les MRC et villes qui appartiennent à la catégorie des territoires exportateurs sont aussi intégrées. En général, donc, les MRC et villes québécoises étudiées obtiennent le même rang dans lʼexportation et dans lʼintégration économique et aussi le même rang dans lʼinvestissement direct étranger et dans lʼintégration économique. En plus, on constate que plusieurs MRC et villes qui étaient intégrées avant 1989 ont régressé dans la période qui a suivi la signature de lʼAccord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis (auxquels sʼest ajouté le Mexique). Elles sont dépassées par dʼautres qui ne lʼétaient pas. Ceci confirme la mouvance contemporaine de lʼéconomie spatiale du Québec. Dans un classement qui comprend quatre catégories, pas moins de 15 MRC et villes québécoises se classent dans la première catégorie, celle des MRC et villes très intégrées dans les marchés nord-américains. Il sʼagit entre autres de Drummond, dʼArthabaska et de Beauce-Sartigan. Les villes de Montréal et de Québec tombent dans la deuxième catégorie, celle des MRC et villes intégrées, sans plus. Finalement, notre thèse confirme quʼil y a une corrélation entre les différents indicateurs utilisés. Cela illustre quʼil y a une influence conjointe de lʼexportation et de lʼinvestissement étranger sur lʼintégration économique des MRC et villes québécoises.
Mots-clés : Mondialisation, intégration économique continentale, ALÉ, ALÉNA, disparités économiques, territoire à succès, exportation, investissement direct étranger, attractivité territoriale, Québec, municipalité régionale de comté.