L'INTERNET EN AFRIQUE MISE EN ÉVIDENCE DU RACCOURCI TECHNOLOGIQUE ET ÉTUDE D'IMPACT

L’Internet représente une occasion pour les pays africains d’accéder, de façon massive, aux sources d’informations scientifiques et techniques. C’est un moyen de renforcer leur participation à l’économie mondiale et, par conséquent, d’en faire bénéficier de façon générale et durable leur population. C’est aussi un médium capable de valoriser les capacités et le savoir du continent. C’est pourquoi, de nombreux acteurs internationaux et nationaux du développement mettent en œuvre des projets susceptibles de combler le retard existant de l’Afrique dans le domaine de l’Internet. Ces acteurs encouragent le développement de réseaux nationaux reliant la majorité des établissements et des projets produisant ou utilisant de l’information scientifique et technique. Il s’agit, dans ce mémoire de constater si ces mesures et ces politiques ont permis à l’Afrique d’entreprendre le raccourci technologique ou non. La plupart des pays africains ne sont pas encombrés par des réseaux extensifs construits sur la base de l’ancienne technologie et qui ne nécessitent pas, en conséquence, un processus de remplacement progressif. Cela a t-il encouragé un développement rapide de l’Internet en Afrique ? Les stratégies mises en œuvre en Afrique pour accélérer le développement de l’infrastructure d’information s’appuient sur des approches très diverses et sur une grande variété de réponses aux conditions historiques prévalant dans les différents pays. La restructuration du secteur des télécommunications apparaît comme une exigence vitale dans l’effort entrepris pour améliorer l’infrastructure dont dépend si étroitement l’utilisation des technologies d’information et de communication (TIC) et de l’Internet en particulier. La plupart des pays ont séparé les services postaux des services de télécommunication et ils sont nombreux à avoir créé un organisme autonome de régulation. Néanmoins, il existe peu d’opérateurs privés dans le secteur des télécommunications, même si des capitaux internationaux ont été mobilisés et des relations de partenariat ont été établies par certains organismes nationaux de postes et télécommunication. Dans plusieurs pays actuellement, les premières mesures de libéralisation du marché prises ont permis de produire des données nouvelles, d’introduire le beeper (système de diffusion de messages) et de créer de nouveaux fournisseurs de services Internet (ISP)1. L’objet de cette étude est de mettre en évidence, s’il y a lieu, le phénomène de rattrapage en terme de connectivité à l’Internet dans les pays africains de notre échantillon. L’intérêt de ce mémoire est de proposer une mesure de la connectivité à l’Internet à partir de deux indicateurs du degré d’adoption de cette technologie, l’un fondé sur la densité Internet (nombre d’hôtes2 Internet pour 100 habitants) et l’autre fondé sur le taux de pénétration des hôtes Internet par rapport au nombre total de PC. En nous fondant sur la comparaison de résultats économétriques obtenus à l’aide d’un modèle de diffusion, nous analysons les vitesses de diffusion de l’Internet au sein d’un échantillon de 39 pays industrialisés et en développement, dont 12 pays africains. Nous analysons ensuite des variables macro-économiques susceptibles d’influencer la vitesse de diffusion de l’Internet et l’état d’avancée de cette technologie dans les douze pays d’Afrique de notre échantillon. Il s’avère que le nombre d’hôtes Internet constitue un indicateur dont la fiabilité nous semble meilleure pour comparer le degré d’adoption et les vitesses de diffusion de l’Internet entres plusieurs pays . Après avoir présenté le cadre théorique et défini les deux indicateurs de connectivité à l’Internet, la densité Internet et le taux de pénétration de l’Internet, nous estimons la vitesse de diffusion de l’Internet, à partir d’un modèle logistique. Ensuite, et sur la base du taux de pénétration de l’Internet, nous classons les 39 pays de notre échantillon en fonction de leur degré d’adoption en 1991 puis en 1999. Nous estimons par la suite, par un modèle de diffusion, la vitesse de diffusion de l’Internet pour chaque pays et classons les pays en fonction des résultats d’estimation obtenus à partir du taux de pénétration. Après avoir défini la vitesse de diffusion de l’Internet, relativisée par l’état d’avancée de cette technologie dans les pays de notre échantillon, nous procédons à des régressions afin de constater l’impact de certaines variables sur la vitesse de diffusion de l’Internet dans les pays africains de notre échantillon. Ainsi, l’investissement public dans les télécommunications a un impact positif sur la vitesse de diffusion de l’Internet en Afrique et sur l’état d’avancement de cette technologie. Néanmoins, l’élasticité de cet indicateur nous paraît faible. Le PIB par tête d’habitant a joué un rôle dans l’état d’avancement de la technologie Internet et dans la vitesse de diffusion de celle-ci. Cependant, d’après les résultats obtenus, les élasticités sont faibles aussi. L’investissement étranger reste un élément important dans la diffusion de l’Internet en Afrique. Les résultats de notre régression sur l’état d’avancement de cette technologie démontre. La scolarité apparaît aussi être essentielle pour le développement de l’Internet en Afrique. Néanmoins, l’élasticité est beaucoup plus importante quand il s’agit d’expliquer l’état d’avancée de la technologie Internet dans les pays africains de notre échantillon. Nos régressions démontrent que la proportion de la population urbaine, avec une élasticité plus élevée, joue un rôle plus important quand il s’agit de l’état d’avancée de la technologie Internet que dans la vitesse de diffusion de celle-ci. Enfin, nous concluons notre démarche.

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