Au cours de la dernière décennie, les services de santé et les services sociaux ont connu d’importantes mutations au Québec. Face à la globalisation des marchés et à ses exigences de privatisation, de libéralisation et de déréglementation, les dirigeants et les leaders du secteur de la santé ont progressivement changé leurs politiques de gestion du bien commun. Mentionnons simplement à cet effet que le virage ambulatoire, subséquent à la politique du « déficit zéro », a retourné une partie de la clientèle à leur domicile et a transféré aux CLSC de nouvelles responsabilités. Loin de connaître un financement adéquat, les services publics de santé ne sont malheureusement plus en mesure de répondre aussi efficacement aux besoins croissants de la population québécoise. Parallèlement aux cliniques privées, aux corporations d’économie sociale oeuvrant dans le secteur de l’aide à domicile, le mouvement coopératif québécois tente à son tour d’investir le secteur des services de santé et des services sociaux. Jusqu’à présent, bien peu de projets coopératifs ont réellement vu le jour. En fait, bien des obstacles d’ordre financier, politique et législatif semblent ralentir les ardeurs de certains promoteurs. Dans la présente recherche, nous émettons l’hypothèse que plusieurs de ces obstacles peuvent être surmontés si les promoteurs ont recours à la gestion des parties prenantes. Le cadre d’analyse de cette recherche repose sur la théorie de Donaldson et al. (1995) selon laquelle le développement d’une organisation dépend en bonne partie d’une multitude d’acteurs qui souhaitent voir leurs besoins et intérêts satisfaits. Par l’entremise de l’étude du cas de la coopérative de services de santé de St-Étienne-des-Grès, projet initié par la population locale, nous faisons la démonstration qu’il est effectivement possible de mettre sur pied un service de santé coopératif au Québec. Afin de prouver que les promoteurs ont bel et bien tenté de concilier les besoins et les intérêts de tous les acteurs impliqués de près ou de loin dans la mise sur pied de la coopérative de services de santé, nous avons comparé le discours officiel de chaque acteur avec leur implication réelle dans le développement de la Coop-Santé Les Grès. Pour ce faire, nous avons eu recours à une revue littéraire et à une série d’entrevues semi-dirigées. Nous constatons, au terme des analyses descriptives et comparatives, que les différences entre le positionnement officiel et l’implication réelle de certains acteurs sont dues en bonne partie au travail des promoteurs et des dirigeants de la coopérative qui ont pris soin d’être à l’écoute des exigences, des besoins et des intérêts de ces derniers. Au terme de cette recherche nous soulignons les erreurs et les apprentissages positifs réalisés lors de l’analyse du développement de ce projet. Ces constats nous amènent d’ailleurs à proposer un modèle de gestion des parties prenantes adapté à la réalité des entreprises coopératives.
LE RÔLE DE LA GESTION DES PARTIES PRENANTES DANS LE DÉVELOPPEMENT DES COOPÉRATIVES DE SERVICES DE SANTÉ AU QUÉBEC, LE CAS DE LA COOPÉRATIVE DE SANTÉ LES GRÈS
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- Yann Omerkassin
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Informations
- Auteur.e(s)
- Omer-Kassin, Yann
- Année de production
- 2002
- Université(s)
- Université de Sherbrooke
- Catégorie(s)/Sujet(s)
- Administration publique, Économie sociale, Santé
- Nature du document
- Mémoire