L’ÉVOLUTION DU CAPITAL IMMOBILIER AU CENTRE-VILLE DE MONTRÉAL

Ce mémoire de maîtrise explore plusieurs caractéristiques significatives de l’évolution du capital immobilier et de la propriété foncière au centre-ville de Montréal pour les années 2004 et 2007, années de production des deux derniers rôles d’évaluation émis par la Ville de Montréal.

Outre l’analyse des valeurs foncières, l’auteure identifie les principaux propriétaires du centre-ville élargi de Montréal. Dès lors, en regard au contexte de la mondialisation économique dans lequel il s’inscrit, ce mémoire éclaire un aspect relativement peu étudié de la propriété foncière montréalaise et mesure, selon un territoire bien délimité, l’ampleur des récentes hausses par catégorie de propriétaires et selon l’usage fonctionnel des unités d’évaluation inscrites au rôle. De même, l’auteure aborde la question des propriétés sous emphytéose, dresse un portrait des unités d’évaluations exemptes de taxes et analyse les projets immobiliers réalisés au cœur du centre-ville de Montréal au cours des dix dernières années.

Cette recherche documentaire exhaustive au rôle d’évaluation de la Ville de Montréal et au Registraire des entreprises du Québec réussit à lever le voile sur l’identité des propriétaires d’immeubles au centre-ville de Montréal et à mesurer l’ampleur des dernières hausses enregistrées.

Malgré l’envergure des données prélevées, nous découvrons que les deux propriétaires les plus importants, selon les valeurs détenues, appartiennent à des intérêts québécois, c’est-à-dire la Caisse de dépôt et placement du Québec et la coopérative Financière Desjardins. De même, en dépit de la présence de grandes corporations internationales, acteurs clés de la mondialisation, la majorité des unités d’évaluation sont effectivement détenues par des intérêts québécois, seuls ou en partenariats, mais plus de 50 % de la valeur foncière totale du centre-ville de la métropole québécoise appartient à un groupe restreint de grands propriétaires, incluant plusieurs établissements publics. Cela dit, les autorités publiques sont également très présentes au centre-ville, particulièrement par la somme totale des valeurs détenues. En effet, le quart de la richesse foncière incluse dans le territoire étudié est de propriété publique; partagé entre la Ville de Montréal et le gouvernement provincial, par l’entremise de diverses entités publiques et parapubliques, incluant les valeurs détenues par la CDP Capital.

En réponse à l’actualité immobilière récente faisant état de hausses importantes partout sur l’île de Montréal, ce mémoire soulève toutefois que ce sont les unités d’évaluation résidentiel-les qui ont enregistré les hausses les plus marquées dans le territoire étudié, soit une augmentation moyenne de plus de 60 % entre les années 2004 et 2007. Cette formidable appréciation trouve en partie une explication par la réalisation de nombreux immeubles résidentiels en copropriété au centre-ville de Montréal au cours des dix dernières années, confirmant ainsi l’augmentation de près de 10 % de nouveaux résidants dans le secteur à l’étude entre les recensements de 2001 et 2006.

L’originalité de ce mémoire repose sans doute sur l’analyse exhaustive des données issues du rôle d’évaluation de la Ville de Montréal et celles extraites au Registraire des entreprises du Québec. En effet, au-delà des informations transmises par les acteurs-clés de l’industrie immobilière, ce mémoire analyse la totalité des usages fonctionnels et considère ainsi la présence d’une population résidente en croissance au centre-ville. Ce mémoire comble alors une lacune importante sur l’évolution récente des valeurs foncières et sur la composition du propriétariat au centre-ville de la métropole québécoise.

Mots clés : Montréal – centre-ville – propriété – propriétaire – valeurs foncières

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