Cette thèse se compose de trois articles ayant trait au capital humain. Le premier porte sur le risque et le rendement du capital humain des immigrants au Canada. Le deuxième sintéresse à lactivité et au chômage des immigrants au Québec et en Ontario. Quant au dernier, il porte sur la relation entre laversion au risque de lindividu et linvestissement en éducation. Dans le premier article, nous avons considéré que limmigrant détient un portefeuille de capital humain constitué de léducation, de lexpérience de travail et des langues et que chacun de ces actifs est caractérisé par un risque et un rendement. Nous avons adopté lapproche de Mincer (1974) an de déterminer les rendements de ces différentes composantes du capital humain tout en tenant compte de le¤et de la similarité entre le Canada et le pays dorigine sur le salaire. Ensuite, nous avons utilisé la méthodologie de Pereira et Martins (2002) pour évaluer les risques associés au capital humain, i.e. le risque pour un individu de se retrouver dans la partie basse de la distribution des revenus. Nos résultats indiquent que le capital humain nest pas parfaitement transférable et montrent que la relation entre le risque et le rendement du capital humain est similaire à celle relative aux actifs financiers : elle est négative pour les actifs qui représentent une assurance pour leurs détenteurs et positive pour les autres. Nous avons aussi trouvé que laccumulation de lexpérience de travail au Canada et dans un pays similaire est accompagnée dune hausse du risque et dune baisse du rendement. Contrairement à nos attentes, nos résultats indiquent que le risque ne diminue pas avec le niveau détudes.
Dans le deuxième article, nous avons utilisé un logit bivarié et un logit multinomial pour analyser les déterminants de lactivité et du chômage des immigrants au Québec et en Ontario. Lobjectif étant d'identifier les difficultés que rencontrent les immigrants sur les ces deux marchés de lemploi. Nos résultats indiquent que les immigrants québécois font face à une discrimination moins forte comparativement à leurs homologues ontariens et que les employeurs québécois semblent être plus ouverts à lembauche des immigrants. Nous avons aussi trouvé quun immigrant faisant partie dun groupe de minorités visibles fait face à un risque de chômage relativement élevé par rapport à un natif canadien. De manière similaire, la probabilité que limmigrant soit actif est négativement affectée par son appartenance à une minorité visible et lexpérience de travail acquise à létranger. À lopposé, les diplômes facilitent lintégration de limmigrant sur les marchés de lemploi ontarien et québécois alors que les compétences acquises à létranger semblent ne pas avoir dimpact sur le risque de chômage.
Dans le dernier article, nous avons dabord considéré que lindividu fait face au choix de poursuivre ses études ou aller sur le marché de travail sachant quil y a un risque quil se retrouve au chômage. Nous avons déterminé un seuil de probabilité critique au-delà duquel lindividu choisira de poursuivre ses études. Nous avons trouvé que dans le cas où le revenu moyen demploi est supérieur au revenu potentiel une fois le diplôme obtenu, cette probabilité critique diminue avec laversion relative au risque, ce qui signifie que lindividu aurait tendance à investir davantage en éducation. Ensuite, nous avons construit un indice daversion au risque basé sur le type demploi et avons utilisé la méthode destimation à deux étapes décrite dans Sajaia (2008). Nous avons montré que plus lindividu est averse au risque, plus il aurait tendance à choisir dinvestir davantage en éducation, ce qui concorde avec nos résultats théoriques.