TEMPS D’ATTENTE, VIEILLISSEMENT, MALADIES CHRONIQUES ET COÛTS DES SOINS DE SANTÉ : ENSEIGNEMENTS DU MODÈLE DE CYCLE DE VIE

Cette thèse étudie plusieurs défis auxquels sont confrontés les systèmes de santé modernes avec des modèles calibrés inspirés des théories du capital-santé et du cycle de vie.

Dans le premier chapitre, nous développons le premier modèle dynamique de demande de soins de santé dans un cadre public. Dans ce modèle, les agents choisissent d’utiliser les soins si la désutilité encourue en file d’attente est dominée par les gains dynamiques permis par l’impact des soins sur la santé. Nous intégrons ensuite cette modélisation de la demande dans un modèle macroéconomique, que nous calibrons à l’aide de données québécoises de 2005. À l’aide de simulations, nous questionnons la pertinence, du point de vue du bien-être social, de permettre à de longs temps d’attente d’émerger afin de réduire les coûts de santé. Nous trouvons que les temps d’attente constituent un mécanisme faible de rationnement de la demande et mènent à d’importants coûts sociaux. En contrepartie, toutes les politiques simulées menant à des réductions de temps d’attente génèrent des gains substantiels de bien-être.

Dans le second chapitre, nous étendons notre méthodologie afin d’étudier les impacts du vieillissement de la génération du “baby-boom” sur les systèmes publics de santé. Nous faisons évoluer la distribution d’agents selon les prévisions des démographes de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) et anticipons l’évolution de l’utilisation des soins et des temps d’attente de 2005 à 2050. Nous trouvons que la politique actuelle d’augmentation de 5% par an du budget de la santé mènera à un allongement important des temps d’attente d’ici 2030, et ce malgré une augmentation marquée de la part des coûts de santé dans l’économie. D’ici à 2050, nous estimons qu’il sera nécessaire de doubler la part de l’économie allouée au système de santé afin de maintenir les temps d’attente à leurs niveaux de 2005.

Dans le dernier chapitre, nous nous questionnons sur l’évolution à venir de la santé, de la longévité et des coûts des soins des États-Unis d’Amérique (É-U). Nous développons un modèle de demande de soins dont le point focal est l’incertitude pour les agents de contracter une maladie chronique. Nous calibrons ce modèle sur l’évolution des données américaines de 1985 à 2005. Selon nos simulations, les dépenses de santé atteindront 22% du PIB des É-U d’ici 2050 si les tendances récentes continuent au même rythme. Nous trouvons que la prévalence de maladies chronique continuera de croître durant cette péri-ode, mais n’entraînera pas d’augmentations importante de coûts des soins. Ce sont plutôt les progrès technologiques en santé et l’augmentation des revenus qui entraîneront la hausse des dépenses.

Mots-clé: Systèmes publics de santé, demande de soins de santé, coûts des soins de santé, temps d’attente, vieillissement, maladies chroniques.

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