L’objectif principal de notre travail est d’étudier de façon empirique le rôle du secteur du logement dans le développement des économies nationales et son influence sur la croissance économique. Plus précisément, nous tentons de déterminer dans quelle mesure l’existence de conditions d’habitation satisfaisantes peut favoriser une augmentation de la productivité chez les travailleurs. Notre étude consiste donc en une analyse statistique exploratoire de la relation entre les caractéristiques du stock de logements et la productivité des travailleurs. Pour ce faire, nous nous concentrons sur l’expérience de dix-neuf pays développés entre les années 1970 et 1988. Dans notre cadre théorique, nous présentons d’abord les différentes perspectives élaborées au sein de la littérature économique pour expliquer le phénomène de la croissance. Ainsi, nous dégagons les principaux facteurs à l’origine du développement tels que présentés par les modèles de croissance néoclassiques des auteurs Harrod-Domar et Solow ainsi que par le modèle endogène. Ensuite, nous analysons la façon dont les économistes ont abordé la question du logement et défini son rôle dans le processus de la croissance. Dans ce contexte, nous voyons comment l’importance de ce secteur varie selon que l’on considère ou non les effets d’entraînement que génèrent les investissements dans le logement au sein des sociétés et des économies nationales. Notre analyse des théories économiques du logement permet par ailleurs de définir les principaux canaux à travers lesquels ce secteur peut exercer une influence significative sur le processus de la croissance, soient par son effet sur la productivité des travailleurs ou sur la mobilité de la main-d’œuvre. Ensuite, notre étude statistique nous amène à comparer les résultats d’un modèle de croissance avec et sans les indicateurs du logement de façon à déterminer la contribution de ce secteur au développement économique. Il est important de noter que la validité de nos résultats est considérablement limitée du fait que nos estimations se basent sur des données statistiques incomplètes ne portant que sur un nombre limité de pays et d’années. Les résultats de nos recherches ne permettent donc pas de dégager des conclusions robustes et doivent de ce fait être interprétés avec extrême prudence. D’abord, conformément aux prédictions des modèles de croissance généraux que nous présentons dans notre cadre théorique, il semble que les différents indicateurs de capital humain, de capital physique, d’ouverture au commerce et de présence gouvernementale aient une influence sur la productivité au sein des pays développés. Ensuite, les coefficients obtenus sur nos indicateurs résidentiels suggèrent que la qualité, et non la quantité, des logements influence la progression de la productivité des travailleurs de façon significative. Nous notons également que, avec l’ajout des indicateurs résidentiels, les variables du modèle présentent une multicollinéarité qui affecte principalement les coefficients des indicateurs d’éducation, de santé et de logement. Selon nous, ces résultats pourraient suggérer une influence diffuse du logement sur de nombreux aspects de la vie économique et sociale.
La croissance économique et le secteur du logement : étude statistique de la relation entre l'investissement résidentiel et la productivité des travailleurs dans les pays industrialisés
Lire aussi
Mémoire (2000)
Militantisme transnational? Syndicats et groupes environnementalistes devant les accords de libre-échange nord-américain
Cette étude aborde la problématique de la transnationalisation des mouvements sociaux à l’heure de la mondialisation de l’économie. De manière particulière, elle étudie l’impact de la libéralisation des marchés nord-américains sur les stratégies et pratiques d’action collective des acteurs syndicaux et environnementalistes en Amérique du Nord. L’enjeu du libre-échange pose le problème de la capacité des acteurs sociaux à répondre à la question de la démultiplication des espaces politiques et...
Mémoire (2000)
Changements technologiques et identité au travail. Le cas des techniciens dans une entreprise industrielle de télécommunications.
Cette recherche a pour objet d’étudier les effets des changements technologiques sur la formation de l’identité au travail, et plus précisément sur les identités sociale et professionnelle d’une catégorie spécifique de tra-vailleurs : les techniciens. Cette analyse sociologique est fondée sur l’étude du cas d’une importante organisa-tion industrielle dite de « haute technologie ». Ce groupe de « travailleurs du technique » s’y affirme, à la fois, comme un acteur social de premier plan et comme...
Mémoire (2000)
Nouvelle économie et rendement du capital humain
Ce mémoire teste l'hypothèse selon laquelle l'utilisation de l'ordinateur n'entraîne des gains de productivité que la lorsque la firme utilise un ensemble de pratiques organisationnelles complémentaires.
Ce mémoire procède à une analyse de la répartition régionale des dépenses militaires au Canada dans la perspective de la politique des retombées industrielles et régionales (RIR). Plus particulièrement, il vise à démontrer, à travers le cas du Québec, que les RIR sont davantage une politique de spécialisation industrielle qu'une politique de développement régional, une tendance accentuée par la réforme en cours depuis 2009. La politique des retombées industrielles et régionales a été adoptée en...
Voir le document
- Julie Poirier
365,009 Ko
Informations
- Auteur.e(s)
- Poirier, Julie
- Année de production
- 2000
- Université(s)
- École des Hautes Études Commerciales de Montréal
- Catégorie(s)/Sujet(s)
- Économie du travail, Développement industriel
- Nature du document
- Mémoire