LES JEUNES CHÔMEURS ET LEURS RÉSEAUX : UNE STRATÉGIE RENTABLE, UNE EFFICACITÉ RELATIVE

La thèse qui suit se situe au croisement de l’axe théorique des mouvements sociaux et de celui de la sociologie du travail. Son principal objectif est de mettre au jour les mécanismes organisationnels des réseaux de solidarité informels ainsi que la constitution des relations sociales entre leurs membres, afin de mieux comprendre en quoi ces groupes informels constituent pour les jeunes un moyen unique et efficace d’accès au marché du travail. En nous basant sur les fondements de la théorie de la régulation et en posant les réseaux de solidarité informels comme mode de coordination prépondérant dans l’organisation des informations reliées à l’accès des jeunes à l’emploi, nous postulons tout d’abord que les réseaux informels évoluent en complémentarité des autres modes d’intégration au marché du travail et aident leurs membres à combattre les sentiments d’isolement et de découragement fréquemment ressentis. C’est toutefois la rentabilité des réseaux informels d’emploi que cette étude démontre le plus vigoureusement, rentabilité liée à l’acquisition de nouvelles compétences relationnelles et socioprofessionnelles ainsi qu’à l’accès à de nouvelles sources d’information pour leurs jeunes adhérents. Les conclusions de cette recherche permettent d’identifier et de mieux faire connaître les besoins en matière de soutien, de formation et d’apprentissage des jeunes chômeuses et chômeurs québécois, ainsi que leurs comportements face à cette réalité. Du même souffle, ces conclusions viennent mettre en lumière le fonctionnement de ces structures sociales des plus éphémères.

Lire aussi