À l’aide d’un modèle théorique, je remets en question l’idée généralement admise que le lobbying informationnel ne peut pas être nuisible pour les citoyens puisque le décideur public possède davantage d’information.
Dans mon modèle, un décideur public doit choisir de maintenir le statu quo ou implémenter la réforme pour chacune des deux problématiques présentes. Ces problématiques ont une importance relative qui diffère. Le décideur public peut donc désirer acquérir de l’information sur ces dernières afin de prendre la meilleure décision possible. Cependant, il fait face à deux contraintes. La première est qu’il ne peut pas nécessairement implémenter la réforme sur les deux problématiques, le décideur public doit établir un agenda. La seconde contrainte est qu’il ne dispose pas nécessairement des moyens pour acquérir de l’information sur les problématiques qu’il désire.
Deux groupes d’intérêts sont également présents. Ces derniers tentent d’influencer le décideur public en lui transmettant de l’information. Ils peuvent ni la cacher, ni la modifier. Les groupes d’intérêts acquièrent d’abord de l’information de manière simultanée, puis le décideur public, après avoir observé leur information, décide s’il acquiert de l’information, et ce, de manière séquentielle.
La présence des deux contraintes du décideur public, ainsi que l’importance relative différente des deux problématiques peuvent mener à la situation où les citoyens sont mieux sans les groupes d’intérêts, et ce malgré le fait que les préférences du décideur public sont alignées avec celle des citoyens. Cela s’explique par le fait que l’information transmise par les groupes d’intérêts peut venir modifier l’ordre d’importance des problématiques pour le décideur public en plaçant la problématique de moindre importance au-dessus de l’autre. Le lobbying informationnel peut donc être nuisible aux citoyens, malgré le fait que le décideur public ait davantage d’information