Les contributions des PME au développement économique sont bien documentées dans différentes études. Or, dans les pays en transition, ce développement peut être ralenti, entre autre parce que les PME font face à des problèmes d’accès au financement externe, financement souvent essentiel pour la réalisation de leurs projets. Certaines PME réussissent à accéder au financement bancaire, alors que d’autres vont opter pour le financement par capital de risque. Quel est le profil des PME qui réussissent à accéder à du financement externe et ce profil varie-t-il selon le type de créancier principal externe ? C’est le premier objectif de notre recherche qui vise à mieux comprendre les exigences des prêteurs envers les PME. Par ailleurs, parce que le financement bancaire est reconnu comme étant la principale source de financement externe des PME, il nous paraît essentiel d’identifier aussi les facteurs déterminants son obtention.
L’analyse statistique de données secondaires recueillies auprès de 984 PME vietnamiennes a permis d’identifier les facteurs distinctifs des PME selon leur créancier principal, soit la tenue de livres comptables, la relation usuelle existante entre les PME et les prêteurs, la disponibilité de garanties, le secteur d’activités, la localisation et le soutien des autorités locales. Les résultats obtenus à l’aide de la régression logistique ont servi à définir un modèle de base à valider auprès de banquiers et de chefs d’entreprises du Vietnam. Cette deuxième étape a permis d’enrichir le modèle initial des variables spécifiques au contexte du Vietnam qui, bien qu’étant un pays en transition depuis plusieurs années, montrent encore des comportements conservateurs dans le financement des PME. Le modèle d’octroi de crédit bancaire se compose donc des variables traditionnelles bancaires (les livres comptables vérifiés, la garantie, les ratios financiers, la taille, le succès de l’innovation, le projet d’affaires, le compétence des entrepreneurs et le réseau de contact) et des variables spécifiques au Vietnam (la réglementation de la banque centrale, la discrimination pratiquée par certains succursales des banques « semi-étatiques », le soutien des autorités locales, les relations interpersonnelles, la localisation, de même que la compétence et l’éthique des banquiers).