Discipline ou cognition? Étude de l’impact de la gouvernance sur la performance et du contexte des sociétés ouvertes canadiennes

Cette recherche a pour principal objet d’analyser conjointement le contexte, la gouvernance ainsi que la performance des entreprises listées canadiennes. La considération du contexte corporatif a été réalisée par l’étude de certaines caractéristiques particulières, telles que l’âge d’une firme, sa taille, son nombre de propriétaires véritables, etc.

Plus précisément, elle comporte trois sous-objectifs. Le premier d’entre eux consiste à établir un lien entre quatre aspects de la gouvernance tels que spécifiés par le Clarkson Centre for Business Ethics and Board Effectiveness (CCBE) et cinq mesures de performance (ROE, ROA, Tobin’s Q, rendement annuel, bêta). Au second sous-objectif nous tenterons de déterminer s’il existe une relation statistiquement significative entre des caractéristiques contextuelles et les indicateurs de gouvernance du CCBE. Finalement, la dernière ambition de cette recherche consiste à vérifier si les résultats trouvés précédemment sont robustes dans le temps. Les tests seront ainsi menés pour 2003 et 2011.

De manière à répondre à ces trois sous-objectifs et donc, ultimement à l’objet de l’étude, nous aurons recours à deux méthodologies distinctes. D’une part, le premier sous-objectif sera évalué à partir des modèles de mesure. Le logiciel AMOS sera employé et une modélisation à l’aide de l’interface graphique sera effectuée. D’autre part, des régressions linéaires multiples seront pratiquées afin de répondre au second sous-objectif.

Quelques résultats principaux émanent de cette recherche. Premièrement, il semblerait que les aspects de la gouvernance Composition du conseil, Rémunération, Droits des actionnaires et Transparence expliquent à divers degrés les mesures énumérées précédemment. Deuxièmement, certaines variables explicatives ont été trouvées statistiquement significatives et sembleraient avoir une influence sur l’adhérence des sociétés aux indicateurs de gouvernance. Cependant, nos résultats comportent des limites, ceci dû principalement au recours à la base de données du CCBE.

Le fait que le contexte particulier d’une firme conditionne l’émergence de son système de gouvernance est intéressant pour diverses raisons. En effet, notre étude semble démontrer que l’application de pratiques de gouvernance pourrait dépendre du contexte particulier d’une firme (stade de développement, type d’actionnariat, etc.). Un cadre législatif canadien rigide, en ce qui a trait à la gouvernance corporative, pourrait conséquemment nuire au processus de création de valeur de certaines entreprises. D’autre part, une analyse limitée à l’impact de la gouvernance sur la performance nous apparaît incomplète, puisque la gouvernance émerge d’un certain contexte temporel et contextuel. Ce degré de complexité additionnel (ajout d’un second ordre) ne peut être correctement considéré par de simples régressions linéaires.

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