Étude des facteurs qui influencent la détermination de l'âge de retraite obligatoire (ARO) optimal dans les Forces canadiennes

Cette étude a pour but de déterminer l’Âge de Retraite Obligatoire (ARO) optimal pour les Forces canadiennes (FC). Pour ce faire, une analyse exhaustive des facteurs intrinsèques propres aux individus, susceptibles d’établir un lien entre l’âge et la performance au travail, ainsi que l’analyse de divers facteurs extrinsèques de nature contextuelle propres aux politiques sur l’ARO au Canada et dans certaines nations alliées, est effectuée. Le résultat obtenu est que l’ARO optimal pour les FC, établi à partir de facteurs scientifiques, devrait être fixé à 67 ans. Ce résultat est relativement élevé comparativement à l’ARO actuel de 55 ans. Une telle hausse réduirait les risques de contestation juridique, sans toutefois les éliminer complètement. En effet, certains individus pourraient toujours convaincre un tribunal de leur capacité à servir efficacement les FC au-delà du nouvel ARO. Seul l’établissement d’exigences professionnelles justifiées, qui seraient rationnellement liées à la performance pour chaque poste, pourrait justifier une politique d’ARO. Cependant, comme seulement 0,7 % des membres servent présentement jusqu’à 55 ans, le rapport coût-bénéfice d’une telle entreprise est douteux. Des efforts devraient néanmoins être consentis afin de développer des exigences professionnelles justifiées pour certaines catégories clés de poste. Il est donc recommandé que l’ARO des FC soit fixé à 67 ans. Parallèlement, des mesures de gestion de la main-d’œuvre vieillissante doivent être développées et mises en place, afin de permettre aux membres vieillissants, encore capables et désireux de servir adéquatement les FC, de demeurer en emploi jusqu’à l’âge de 67 ans. Compte tenu de certains phénomènes sociologiques et démographiques susceptibles d’encourager de plus en plus de membres des FC à repousser le moment de leur retraite, un tel changement dans la politique d’ARO pourrait cependant exercer un impact négatif important sur la progression de carrière au sein des FC. Cet impact possible nécessite des mesures de gestion particulières afin de s’assurer que le vieillissement de la main-d’œuvre ne nuira pas aux perspectives de progression professionnelle au sein des FC.

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