La recherche en gouvernance d’entreprise traitant du rôle des conseils d’administration s’est principalement intéressée à sa dimension fiduciaire tout en reléguant la dimension stratégique de ce rôle à un niveau secondaire. Cette préoccupation, axée principalement sur la fonction de contrôle et de surveillance attribuée aux conseils d’administration, est largement due à la domination de la théorie de l’agence qui met un accent particulier sur la réduction des coûts d’agence comme étant l’extrant principal de tout système de gouvernance efficace.
Cependant, et malgré son apport considérable en termes de définition du problème et des enjeux fondamentaux de la gouvernance qui découlent, notamment, de la séparation entre la propriété et le contrôle, force est de constater qu’au niveau normatif, les théoriciens de l’agence proposent des solutions limitées et généralement basées sur une vision unidimensionnelle, simpliste et largement instrumentale appliquée à un concept complexe et multidimensionnel comme celui portant sur le rôle que les conseils d’administration doivent remplir de nos jours.
Corollairement, la présente étude vise à investiguer, comment la gouvernance d’entreprise doit être étendue, notamment en intégrant la perspective de la gouvernance créatrice de valeur (Allaire et Firsirotu, 2003; 2004; 2009) et la perspective basée sur les ressources, de manière à ce que les conseils d’administration puissent jouer un rôle plus stratégique dans les processus de création de valeur de l’entreprise au lieu de se confiner à un rôle de surveillance, de mécanisme disciplinaire ou d’instrument informationnel comme le présuppose la perspective traditionnelle de la théorie de l’agence. La présente thèse porte essentiellement sur le rôle des conseils d’administration et leur contribution à la performance de l’entreprise dans des contextes de prise de décision sensiblement critiques comme ceux que supposent les opérations de fusions et acquisitions.
En utilisant les régressions logistiques et les régressions multiples classiques, nous avons tenté de déterminer les attributs susceptibles de prédire d’une manière significative les acquisitions à succès, ainsi que les attributs qui affecteraient positivement ou négativement la performance découlant des opérations de fusions et d’acquisitions.