En octobre 2014, le projet-pilote visant à étudier les tenants et aboutissants de la réintroduction de la cuisine de rue à Montréal est arrivée à terme. C’est dans ce contexte que nous avons eu l’opportunité d’effectuer un stage de recherche à l’Association des restaurateurs de rue du Québec.
Une large part du futur de la cuisine de rue, à Montréal, dé-pendra du cadre réglementaire qui sera adopté. Outre l’apport culinaire de la cuisine de rue, nous estimons que le retour de camions-restaurants, dans la métropole, pourrait être l’occasion de renforcer la fonction sociale de la rue et la qua-lité de vie urbaine. Comme d’autres recherches l’ont montré avant nous (Whyte 1980; Howell 2011; Newman et Burnett 2013; Sheppard 2013), les camions de cuisine de rue ont la capacité d’être des vecteurs de vitalisation urbaine, des catalyseurs de socialisation, d’interactions sociales légères et éphémères. Ce pouvoir d’attraction réside dans une facette, aussi banale que profonde, de la relation que nous entretenons avec la nourriture : la commensalité. Ceci étant, il y a une incontournable spatialité à la socialisation et la concrétisation de ce potentiel de vitalisation dépendra donc de certaines caractéristiques propres aux sites désignés par l’administration municipale. À ce titre, le présent rapport analyse sept sites qui ont hébergé des camions de restauration de rue afin de dégager les caractéristiques morphologiques, physiques et sensorielles nécessaires à la concrétisation de ce potentiel de vitalisation que porte la restauration de rue.