La dernière crise financière a mis en évidence l’importance du risque de liquidité sur les marchés financiers. Le gouvernement américain a dû en effet injecter de la liquidité sur les marchés en achetant des actifs à risque qui ont particulièrement été touchés par cette crise, dont les produits dérivés de crédit. De cela, les rendements des obligations se sont vus également touchés par l’augmentation du risque de liquidité. Le risque de crédit et notamment le risque de défaut, a longtemps été mis de l’avant dans ces actifs financiers. Suite à la dernière crise, on s’est rendu compte que le risque de liquidité ne pouvait pas être négligé. Cela s’est traduit par son introduction dans la réglementation financière avec les accords de Bâle III publiés en 2010. Les institutions financières devront désormais démontrer qu’elles se protègent de ce risque et que du capital est mis de côté dans cette optique. En conséquence, la mesure du risque de liquidité s’est avérée fondamentale. Cependant, de par les différentes facettes du risque de liquidité, la mesure de ce risque présente quelques défis.
Dans notre étude, nous nous sommes donc concentrés sur la mesure du risque de liquidité présent dans les primes des obligations corporatives américaines. Avec notre échantillon s’étendant de juillet 2002 à mars 2015, nous avons pu dans un premier temps estimer une nouvelle mesure du risque de liquidité qui prend en compte ses différentes facettes à l’aide d’une analyse en composante principale. Avec cette nouvelle mesure, il nous a été par la suite possible d’identifier deux régimes de liquidité dans notre échantillon à l’aide d’un modèle de changement de régime markovien, mettant en évidence quelques caractéristiques de ce risque dans les rendements des obligations et son rôle joué lors de la dernière crise financière.