LE CONSEIL DU PATRONAT DU QUÉBEC COMME ACTEUR : ANALYSE DE DISCOURS 1969-1999

Le Conseil du Patronat du Québec, créé en janvier 1969, est une figure importante du patronat québécois. Peu étudié, nous avons entrepris, après plusieurs réflexions abordées au chapitre II, une analyse de contenu de type logico-sémantique du discours du C.P.Q. sous l’angle des relations du travail à partir de différents mémoires qu’il a produit dans le but de convaincre les instances décisionnelles québécoises, entre autres, de l’importance de certaines modifications aux différentes lois du travail, mais aussi relatives à certaines institutions, cégeps, universités, assurance-chômage (assurance-emploi), bien-être social (soutien du revenu), etc. pour palier au vide laissé par la crise des régulations fordistes. Cette crise d’envergure entraînant plusieurs bouleversements devait nécessairement laisser des traces de changement dans le discours patronal en question ici que nous nous sommes proposée de vérifier. Les mémoires du C.P.Q. que nous avons soumis à l’analyse sont traités à partir de trois niveaux essentiels pour comprendre la structure de ce mémoire, c’est-à-dire à partir des dimensions culturelle, institutionnelle et organisationnelle justifiées par nos approches théoriques (l’approche de la régulation et l’approche des nouveaux mouvements sociaux) vues en chapitre I. Quant à elles nos hypothèses expliquent le découpage chronologique par décennies de nos trois derniers chapitres (chapitre IV : 1970-79; chapitre V : 1980-89; et chapitre VI : 1990-99) destinés à l’analyse proprement dite. En effet, après une première lecture rapide de notre corpus, il nous est apparu que le discours du C.P.Q., conservant une unité idéologique assez frappante au cours des trente années que nous avons considérées, était tout de même traversé par des moments de ruptures et de changements observables à l’intérieur de chaque décennie. C’est d’ailleurs ce qu’a tendu à confirmer notre analyse avec quelques nuances évidemment. L’analyse proposée ci-bas tente donc d’éclaircir la façon dont se sont opérés ces changements, mais surtout leur nature et leur envergure très étroitement reliés au contexte, mais surtout à la place occupée par les différents acteurs québécois, l’État et les syndicats plus particulièrement.

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