Sur la base des microdonnées confidentielles du Recensement 2006 de Statistique Canada, cette étude estime pour sept groupes linguistiques québécois la profitabilité de poursuivre des études universitaires en calculant le taux de rendement qui égalise la valeur présente des coûts et des bénéfices associés à l’acquisition d’un diplôme supplémentaire. Sont inclus dans cette analyse autant les coûts directs de poursuivre des études (droits de scolarité, manuels scolaires), les coûts indirects (revenus non gagnés durant les années d’études) que les bénéfices durant la vie active (revenus supplémentaires). Le taux de rendement est estimé d’un point de vue privé et d’un point de vue social, pour les deux sexes, au niveau du baccalauréat, de la maîtrise, du doctorat, des études en médecine ainsi que pour huit domaines d’études différents au niveau du baccalauréat.
Il ressort de cet exercice que les individus dont la langue maternelle n’est ni l’anglais ni le français, les allophones, obtiennent des rendements de l’éducation inférieurs à leurs homologues francophones ou anglophones à tous les niveaux sauf au doctorat. Parmi ces deux derniers groupes, les hommes anglophones affichent une rentabilité supérieure aux francophones alors que chez les femmes, les francophones obtiennent l’avantage sur leurs homologues anglophones. Une autre observation intéressante est à l’effet que les disparités de rendement de l’éducation entre les sexes sont semblables parmi les sept groupes linguistiques étudiés. Également, le fait d’avoir une connaissance des deux langues officielles du Canada semble profiter davantage aux hommes dont la langue maternelle est le français ainsi qu’aux allophones au niveau du baccalauréat. Finalement, au niveau du baccalauréat, les anglophones affichent des taux de rendements supérieurs aux francophones en commerce, en génie et en éducation alors que la situation inverse prévaut du côté de l’éducation et des sciences de la santé.