Ce mémoire est issu du constat qu’une très grande majorité des gestionnaires sont ouverts, voire favorables à une présence de la spiritualité dans les entreprises. On peut en voir un signe dans le grand nombre d’expériences spirituelles qui se multiplient ces dernières années en Amérique du Nord, pour le meilleur comme pour le pire. Dans ce cadre, je présente une entreprise particulière, qui a tenté d’implanter des valeurs issues de la Doctrine Sociale de l’Église Catholique dans ses pratiques de gestion. Pourquoi le choix de cette entreprise là ? Compte tenu du contexte particulier du Québec en Amérique du Nord, elle semble être le plus à même de refléter ce qui est susceptible de se vivre ici. En effet, l’Église Catholique, qui a longtemps marqué le Québec, crée dans cette province une culture distincte de celle du reste de l’Amérique du Nord : malgré la sécularisation de la société, l’héritage catholique continue d’imprégner les consciences. Aussi, dans ce contexte québécois, la Doctrine Sociale offre un cadre de compréhension et d’analyse pertinent de ce qui pouvait se vivre dans une entreprise québécoise sans que cela ne préjuge en rien d’une quelconque supériorité de cette spiritualité par rapport à une autre. Comprendre, connaître ce qui se vit dans une organisation implantant une spiritualité ; la comparer avec des organisations qui seraient plus traditionnelles nécessitait une analyse assez systématique de tous ses paramètres de fonctionnement. Pour cela, je fais appel à deux grilles d’analyses : une qui me permette de connaître en profondeur l’entreprise, ses mécanismes de gestion, sociaux, politiques et symboliques et une qui me permette de la mettre en relation avec ce qui se vit ailleurs sur le continent comme expériences spirituelles. Je présente les résultats des observations que j’ai faites dans l’entreprise en les structurant pour respecter les cadres d’analyse que j’utilise. Ces résultats sont le fruit des trois mois d’observation participante effectuée sur le terrain de l’entreprise, ainsi que de la douzaine d’entrevues réalisées à tous les paliers hiérarchiques de l’entreprise. Ces données m’ont permis de dégager principalement trois conclusions : actuellement, le projet a essentiellement un impact social sur l’organisation. En particulier, il influence notablement la gestion des ressources humaines. Par ailleurs, pour être viable à long terme, la spiritualité doit influencer tous les niveaux de l’organisation. L’entreprise doit être considérée comme un système, où les valeurs sont représentées à tous les degrés. Mais pour rester très respectueuse de la liberté des individus, l’organisation devrait préférablement adopter une configuration et un langage neutre, tout au moins en démarrage de projet. Enfin, quel que soit le modèle adopté, il doit veiller grandement à se départir de tout langage religieux, pour ne pas heurter les personnes qui travaillent dans l’organisation. En effet, si elles apprécient grandement les répercussions humaines du projet, elles restent méfiantes à l’égard du langage religieux qu’il utilise.
Intégrer la spiritualité dans le travail ? Étude de cas d'une entreprise manufacturière
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- Magueloneboe
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Informations
- Auteur.e(s)
- Boë, Maguelone
- Année de production
- 1999
- Université(s)
- École des Hautes Études Commerciales de Montréal
- Catégorie(s)/Sujet(s)
- Organisation entrepreneuriale
- Nature du document
- Mémoire
