L’aéronautique est une industrie qui a un ancrage local très important. Depuis ses débuts, ce secteur est concentré dans les centres urbains tels Toulouse, Seattle et Montréal. À Montréal, la force de ce secteur repose sur plusieurs types d’acteurs, soit les acteurs publics, les entreprises et les organismes intermédiaires (centres de recherche, associations industrielles, écoles, universités, syndicats, instances de gouvernance locale, etc.) qui forment ensemble un système régional d’innovation.
La notion de système régional d’innovation est au centre du renouveau des travaux sur la relation entre l’innovation et le territoire. Un tel renouveau est largement associé à la crise des conceptions de l’espace qui étaient associées au mode de régulation fordiste et au keynésianisme. L’espace se voit ainsi attribuer un rôle actif dans la structuration des activités économiques et des processus de développement. On parle plutôt de territoire, considéré désormais comme source d’actifs tangibles et intangibles et comme cadre de configuration du capital social des acteurs.
Dans les recherches sur les systèmes régionaux d’innovation, on insiste sur l’importance des dynamiques territoriales et sociales pour structurer des réseaux productifs, faciliter les interactions, les échanges d’informations et par conséquent les innovations.
De quelle façon et dans quelle mesure ces facteurs contribuent-ils au dynamisme innovateur du secteur de l’aéronautique à Montréal et à son ancrage territorial? L’objectif général de cette thèse cherche à répondre à ces questions et à analyser le rôle du territoire dans la structuration d’un système régional d’innovation d’échelle métropolitaine associé à cette industrie.